TNT : après la décision du Conseil d’État, comment droite et extrême droite montent au créneau pour défendre C8, la chaîne de Vincent Bolloré

C’est officiel, NRJ 12 et C8 cesseront d’émettre dans la nuit du 28 février au 1er mars. Ce mercredi 19 février, le Conseil d’État a rejeté les recours formés par les groupes Canal + et NRJ contre les décisions de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) en date du 12 décembre.

« Le Conseil d’État juge que l’Arcom n’a pas commis d’illégalité dans son analyse qui l’a amenée à écarter C8 et NRJ12, aussi bien dans l’appréciation qu’elle a portée sur chacun des dossiers que dans la comparaison de leurs mérites », justifie l’instance via un communiqué publié en début d’après-midi. Les deux chaînes avaient demandé le réexamen de leurs candidatures, ainsi que celles des chaînes concurrentes qui ont été renouvelées, comme TMC. Elles protestaient aussi contre le fait que toutes les fréquences disponibles n’ont pas été attribuées.

Bruno Retailleau prend la défense de C8

Avant même l’annonce officielle du Conseil d’État, Canal + a déploré une décision qui « conduit à une éviction pure et simple de la chaîne C8, installée dans le paysage audiovisuel depuis près de vingt ans, se classant toujours première chaîne de la TNT et réunissant chaque jour plus de 9 millions de téléspectateurs cumulés ». De son côté, le groupe NRJ a également « déploré » cette décision, et a annoncé un conseil d’administration le 27 février « afin d’examiner les conséquences de cette décision et le plan d’action à mettre en place pour y répondre ».

En direct de l’émission On marche sur la tête d’Europe 1, Cyril Hanouna ne s’est pas montré surpris de la décision. « On savait », a-t-il lâché avant d’affirmer qu’il n’y avait « aucune chance pour que le Conseil d’État infirme la décision de l’Arcom ». L’animateur phare de C8 a ensuite appelé l’eurodéputée Reconquête ! Sarah Knafo qui, en direct de Washington, a déclaré : « Ici, ce n’est pas la même ambiance. Ici, on a un pouvoir qui défend la liberté d’expression. »

Un discours qui fait écho à celui des partisans de Donald Trump et repris par plusieurs figures de la droite et de l’extrême droite, à la suite de la nouvelle. À commencer par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a réagi sur X : « C8 avait trouvé son public. Sa disparition du paysage audiovisuel la prive d’un espace d’expression ». Toujours sur X, le chef de file des députés Républicains, Laurent Wauquiez, s’est dit « choqué » par la décision de l’Arcom, « une autorité administrative obscure comme il y en a beaucoup trop dans le pays » qui « s’est arrogé un droit de vie ou de mort » sur une « chaîne populaire ».

Du côté de l’extrême droite, Marine Le Pen est allée plus loin. Elle a fustigé la « terrible régression et une inquiétante décision qui donne raison aux Ayatollahs de la pensée unique, aux oukases d’une gauche sectaire qui ne voudrait voir et entendre qu’une seule voix, celle du système ».

Dans sa décision, le Conseil d’État demande toutefois à l’Arcom d’étudier la possibilité d’un nouvel appel à candidatures pour quatre fréquences qui seront vacantes à partir de juin. En théorie, cela pourrait permettre à C8 et à NRJ12 de postuler à nouveau.

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