« Ensauvagement de la société », « échafaudage juridique qui protège tellement les étrangers que l’État régalien est désavoué »… Bruno Retailleau en pleine dérive veut emmener toute la droite dans son sillage

Ce 12 février sur les ondes de Radio-France, Bruno Retailleau s’est déclaré candidat à la présidence du parti Les Républicains. Un premier pas qui pourrait le propulser dans la course à l’Élysée et déclencher une guerre des chefs à droite. « J’ai décidé de me porter candidat à la présidence des Républicains » et « faire pour mon parti ce que je fais à la tête de mon ministère », a-t-il affirmé. Le projet est bien clair : transformer la droite gouvernementale en une nouvelle organisation porteuse de la rhétorique d’extrême droite.

Bruno Retailleau reprend le refrain de l’« ensauvagement de la société »

Il s’y est d’ailleurs tout de suite attelé, en évoquant « l’ensauvagement de la société », à propos du meurtre de la petite Louise, survenu dans la nuit du vendredi au samedi 8 février. Dans son emballement, il s’est ensuite auto-propulsé juge de cour criminelle, affirmant que selon lui, « le coupable a été arrêté ». Le locataire de la place Beauvau ne s’est pas arrêté là, s’adoubant, ensuite, sociologue d’un temps qu’on pensait révolu, en tentant d’établir un lien entre délinquance et jeux vidéo puisque, selon lui, le suspect interpellé dans l’enquête sur l’assassinat de la collégienne l’aurait tué parce qu’il avait « perdu » et « été contrarié, à force d’addiction aux jeux vidéo ».

L’actuel ministre de l’Intérieur n’a pu s’empêcher de s’exprimer sur la proposition de loi de Gabriel Attal, visant à « restaurer l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants et leurs parents », examinée ce mercredi à l’Assemblée Nationale, en proposant notamment « de rétablir des peines courtes de prison, d’une semaine ou deux semaines ». Pour lui, « dès la première infraction grave, une sanction doit être appliquée ». Sur le terrain de la justice, puisqu’il y était, il n’a pas oublié de faire du pied aux auditeurs les plus xénophobes, jugeant que la France « a construit un échafaudage juridique qui protège tellement les étrangers que l’État régalien est désavoué ».

En clair, Bruno Retailleau se voit, tout à la fois, chef de parti, premier flic de France, juge suprême et fin analyste des phénomènes sociaux. Un délirant mélange des genres.

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