REPORTAGE. "On ne doit pas oublier le quotidien des Français" : pour ces électeurs socialistes, la guerre en Ukraine prend un peu trop de place
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé, jeudi 13 mars, les "propos manipulateurs" de son homologue russe Vladimir Poutine sur la proposition américaine de cessez-le-feu, l'accusant de vouloir "faire traîner les choses" afin de poursuivre la guerre. Cette guerre en Europe occupe de facto le devant de la scène, avec des débats qui saturent l'actualité.
Au point d'éclipser d'autres thématiques, regrettent notamment des électeurs de gauche. Pour certains sympathisants socialistes rencontrés lors d'une réunion publique du PS à Fameck, près de Metz, jeudi 13 mars, l'Ukraine prend un peu trop de place.
"Tout est lié"
Ce conflit paraît bien loin du quotidien d'Aicha, mère célibataire de quatre enfants. Elle estime que l'urgence est ailleurs. "Je suis désolée de le dire mais il y a des retraités qui n'ont pas les moyens de vivre. Il y a aussi des personnes qui travaillent qui n'ont pas les moyens de vivre non plus."
"J'aimerais bien qu'on parle plus des retraites que de l'Ukraine, ça c'est certain", confie cette aide soignante à l'hôpital.
Aichaà franceinfo
À Fameck, en Moselle, territoire marqué par la crise de l'industrie sidérurgique, les électeurs de gauche trouvent que leurs soucis n'intéressent plus personne. "On ne doit pas oublier le quotidien des Français", témoigne un sympathisant. "Tous les problèmes qu'on a en France à l'heure actuelle sont délaissés au profit de l'Ukraine", estime un autre, égrainant les thématiques qui le préoccupent : "les hôpitaux, l'Education nationale, le chômage, le pouvoir d'achat..."
Toutes ces thématiques, pourtant chères à la gauche, sont passées au second plan dans le débat public à cause de la crise géopolitique, mais pour Nathan, militant socialiste de 21 ans, il faut parler de tout. "Ce n'est pas : ou canon ou sécurité sociale. C'est sécurité collective et sécurité sociale ! Et cela passe par un meilleur système de redistribution." Pour lui, "tout est lié" : il rappelle ainsi que c'est, entre autres, la guerre en Ukraine qui a fait flamber les factures de chauffage, cette année.