L’hypothèse d’un sommet Poutine-Zelensky en Hongrie peut offrir à Viktor Orbán une opportunité de rebond
Une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky en Hongrie peut-elle redonner à Viktor Orbán un peu d'air politique ? Si aucun lieu, ni aucune date n'a été pour l'heure officialisé, l'hypothèse de la Hongrie est évoquée pour accueillir un tel sommet. Le Premier ministre Viktor Orbán est en difficulté à quelques mois des élections, il est fragilisé et tente de remonter la pente. Le compte à rebours pour les législatives est lancé. Le vote aura lieu au printemps 2026.
Pour mesurer la désaffection, il faut regarder du côté des festivals. Les arènes musicales se sont parfois transformées en scène anti-Orbán cet été. La jeune génération a scandé des slogans contre le parti au pouvoir, le Fidesz. Malgré les risques encourus, des groupes se sont attaqués à Viktor Orbán dans leurs chansons. La jeune génération rejette le parti au pouvoir, alors qu’elle est séduite par l’AfD en Allemagne et par Vox en Espagne, qui sont très actifs sur les réseaux sociaux et proches du modèle hongrois de Viktor Orbán.
Une économie à la peine
Viktor Orbán est, en quelque sorte, victime de l’usure du pouvoir. Il dirige le pays depuis 15 ans. L'homme fort de Hongrie n'est donc plus jugé sur les promesses, mais sur les actes. Son économie va mal. En cinq ans, les prix ont augmenté de 50%. Le pays est à la traîne en Europe en matière de consommation. Il a pris de plein fouet le ralentissement dans l’industrie automobile. La Hongrie n’a pas été épargnée par les taxes imposées par Donald Trump, malgré la supposée proximité de Viktor Orbán avec le président hongrois.
L’opposition a aussi été fortement mobilisée cette année : 200 000 personnes sont descendues dans la rue pour défendre la Marche des fiertés, qui avait été interdite. Cet automne, le Parlement doit voter l’encadrement des ONG, calqué sur un modèle de contrôle déjà imposé en Russie.
Le modèle autoritaire semblait avoir le vent en poupe en Europe, notamment après l’élection de Donald Trump, mais Viktor Orbán s’est fait ringardiser par son nouvel opposant. Péter Magyar vient du parti au pouvoir. Il s’en est détaché, il y a un peu plus d’un an. Il a 44 ans. Cet ancien diplomate de 44 ans a déjà obtenu de bons résultats aux dernières élections européennes. Il fait campagne contre la pauvreté et la corruption. Le système tremble. Les scandales de corruption sont de plus en plus visibles en Hongrie. En février 2025, un documentaire sur l’enrichissement phénoménal des proches de Viktor Orbán a été vu trois millions de fois en deux semaines. Depuis, le Premier ministre a tenté de jouer la modestie. Il a été vu dans un avion de la compagnie low-cost Ryanair en juillet, alors que le pouvoir en place est plus connu pour son goût pour les jets et les yachts.