Hongrie : à huit mois des élections, Viktor Orban sort le carnet de chèques
Le Premier ministre vient de signer un chèque pour les fonctionnaires. Un chèque d'un million de forints – environ 2 300 euros –, versé chaque année aux enseignants, aux policiers ou aux soignants pour les aider à acheter un logement. "Tous les ans, un fonctionnaire recevra un million de forints. Cette somme pourra servir à rembourser un prêt immobilier, ou à acheter un logement. Les fonctionnaires travaillent pour nous, c'est normal que l'Etat leur manifeste sa reconnaissance et son respect", a expliqué Viktor Orban.
Et les Hongrois, fonctionnaires ou non, vont recevoir un gros coup de pouce pour acheter leur premier appartement. Ils pourront emprunter jusqu'à 125 000 euros, en mettant de leur poche 10% seulement de la valeur du bien, avec un taux d’intérêt de 3%. C'est deux à trois fois moins cher que le taux du marché, et c'est le gouvernement qui paiera la différence.
"Moi je dis à tous ceux qui désirent avoir leur propre appartement : c’est une énorme opportunité, ça n’existe nulle part ailleurs en Europe !"
Viktor Orban, Premier ministre de Hongrie
Cette aide au premier logement coûtera à l'Etat 380 millions d'euros par an. Une enveloppe qui s'ajoute à celles d'autres mesures, déjà existantes : par exemple, l'Etat fait cadeau de 25 000 euros aux parents qui s'engagent à avoir un bébé. Et il y a beaucoup de réductions d’impôts pour les familles.
Les élections de 2026 en ligne de mire
Toutes ces aides représentent au total 5% du PIB de la Hongrie. Le gouvernement vit à crédit : pour financer ces mesures, il va emprunter sur les marchés, vendre des bons d'Etat. Il y a d'autres solutions : l'an dernier, la Hongrie a emprunté un milliard d'euros à la Chine.
À huit mois des élections, Viktor Orban, actuellement devancé dans les sondages par un nouveau parti d'opposition, veut séduire les électeurs. Et selon ses opposants, le Premier ministre a aussi une petite idée derrière la tête. S'il creuse le déficit de l'Etat, c'est aussi pour laisser les caisses vides, au cas où il perdrait le prochain scrutin.