Guerre en Ukraine : Moscou accuse Kiev d’une série d’incendies criminels
Ce jeudi, Moscou a accusé l’Ukraine d’être responsable d’une cinquantaine d’incendies criminels et d’attaques à l’aide d’explosifs en décembre sur des bâtiments administratifs. Parallèlement, une femme accusée de trahison en Crimée a été condamnée à 15 ans de prison. Le Figaro fait le point sur la situation.
La Russie accuse Kiev d’avoir incendié plusieurs bâtiments administratifs en décembre
Moscou a accusé les «services secrets ukrainiens» d'être derrière une cinquantaine d'incendies criminels et d'attaques à l'aide d'explosifs ayant visé des bâtiments administratifs en Russie en décembre. Du 18 au 26 décembre, «55 crimes de ce type ont été enregistrés» et la police a interpellé 44 personnes qui en sont soupçonnées, selon un communiqué du ministère russe de l'Intérieur.
«Ce sont les services secrets ukrainiens qui sont derrière l'organisation de tels crimes», a assuré le ministère, les accusant d'utiliser notamment des méthodes de «pression psychologique» et de manipulation. Les Russes impliqués dans ces crimes sont le plus souvent des retraités, des adolescents ou des étudiants, à la recherche d'«argent facile», selon cette même source. Ils «agissaient sur commande» des agents ukrainiens qui communiquaient avec eux par téléphone ou via des messageries en ligne, peut-on lire dans le communiqué.
Ceux-ci leur promettaient une rémunération ou au contraire s'emparaient de leur argent par escroquerie et leur promettaient de le leur rendre à condition qu'ils commettent ces crimes, selon le ministère. Les suspects, s'ils sont reconnus coupables, risquent jusqu'à 20 ans de prison, selon le ministère. Les attaques ont visé des bâtiments administratifs, des véhicules de police, des banques ou des postes dans plusieurs régions russes, notamment à Moscou et Saint-Pétersbourg mais aussi jusqu'en Sibérie.
15 ans de prison pour une femme russe accusée de trahison en Crimée
Une habitante de Sébastopol, en Crimée annexée, a été condamnée à 15 ans de prison pour trahison au profit de l’Ukraine, a annoncé le Parquet général russe dans un communiqué. Oksana Senedjouk, spécialiste en chef de l’Institut de recherches et de conception dans le domaine de l’urbanisme et de l’architecture de Sébastopol, a été reconnue coupable «de haute trahison» par le tribunal municipal de cette ville portuaire des rives de la mer Noire, selon le communiqué. Elle a aussi été condamnée à une amende de 200.000 roubles (environ 1.900 euros), selon la même source.
«Il a été établi que Senedjouk avait été recrutée par un agent des services spéciaux ukrainiens» qui travaillait au sein de l’administration locale avant de partir en Ukraine en 2015, affirme le parquet. Cet homme a toutefois gardé le contact avec Oksana Senedjouk, assure-t-il. En mars 2023, elle a remis, «sur son ordre», des informations et des photos permettant de localiser des navires de la Flotte russe de la mer Noire, dont Sébastopol est le port d’attache, selon le communiqué.