Guerre en Ukraine : Moscou lance "l'une des pires attaques" contre Kiev tout en se proposant comme médiateur entre Israël et l'Iran

Au moins dix personnes, dont un Américain, ont péri à Kiev dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 juin dans "l'une des pires attaques" russes contre la capitale ukrainienne, selon le président Volodymyr Zelensky, au moment où les pourparlers entre Kiev et Moscou sont dans l'impasse. Cette nouvelle salve d'attaques menées par l'armée russe, qui bombarde quotidiennement le territoire ukrainien depuis le lancement de son invasion en 2022, intervient en plein sommet du G7 au Canada, au moment où la guerre en Ukraine est éclipsée par les hostilités entre Israël et l'Iran.

D'après les chiffres cités par les autorités ukrainiennes, il y a eu 440 drones et 32 missiles. C'est le troisième raid le plus massif après ceux, très récents, du 1er et du 9 juin. En termes de victimes civiles également, c'est le troisième raid le plus meurtrier. La capitale ukrainienne a été particulièrement visée, 27 bâtiments ont été endommagés, d'après le maire de la ville Vitali Klitschko, dont des bâtiments résidentiels. L'armée russe, comme toujours, ne parle que de cibles militaires. Le ministère de la Défense a annoncé une frappe groupée contre des installations du complexe militaro-industriel ukrainien, disant que des cibles ont été touchées dans la région de Kiev et à Zaporijia. La Russie poursuit donc son offensive dans les airs sur l'Ukraine, qui s'est intensifiée ces dernières semaines.

Moscou critique les Occidentaux sur les frappes israéliennes

Et dans le même temps, Moscou appelle à la cessation des hostilités entre Israël et l'Iran. Ce raid russe intervient au lendemain d'un coup de fil entre Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan, après lequel le Kremlin condamnait les bombardements israéliens, qualifiés de contraires à la charte des Nations unies. Vladimir Poutine s'est même proposé comme médiateur dans le conflit au Moyen-Orient.

Mardi midi, le Kremlin disait "constater" la "réticence" d'Israël à accepter une médiation extérieure, semblant ignorer à la fois la position de belligérant de la Russie dans un autre conflit majeur, et le fait que Moscou s'est notoirement rapproché de Téhéran ces trois dernières années, ce qui semble disqualifier la Russie pour jouer les arbitres dans ce conflit, à tout le moins. Moscou a critiqué les Occidentaux, le G7, réuni lundi, pour n'avoir pas suffisamment condamné les frappes israéliennes, le porte-parole du Kremlin jugeant que le G7 était désormais inutile.

Trump réticent à sanctionner davantage Moscou

Les propos de Donald Trump jugeant qu'il n'aurait pas fallu exclure la Russie du G8 ont été reçus à Moscou avec une certaine satisfaction, évidemment. "Nous sommes d'accord avec le président Trump", a dit le Kremlin plus tôt mardi. Côté russe, on a aussi noté que le président américain s'était montré réticent à prendre de nouvelles sanctions contre la Russie. "Trump résiste à la pression des dirigeants du G7", disait une télévision russe mardi matin.

Ceci dit, on ne peut pas vraiment parler d'un nouveau rapprochement entre Russes et Américains, parce que dans le même temps, les positions et les intérêts des deux pays sur le Moyen-Orient sont diamétralement opposés. D'autre part, on a appris lundi que les Américains avaient décidé d'annuler la prochaine séance de négociations prévue à Moscou en vue de la normalisation des relations diplomatiques entre les deux puissances. À Moscou, cela est vu comme un début de désengagement américain du dossier ukrainien, ce qui fait néanmoins les affaires de Moscou.