Conflit au Moyen-Orient : comment la Russie tente de s'imposer en médiateur entre Israël et l'Iran
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Israël poursuit ses frappes sur l'Iran, qui réplique. Depuis vendredi 13 juin, les deux pays multiplient les envois de missiles, après la vaste offensive lancée par l'armée israélienne. Téhéran dénombre au moins 224 morts après les différentes frappes de Tsahal. Les missiles iraniens ont fait au moins 24 morts en Israël depuis vendredi. Un conflit observé de près par Moscou qui, malgré la guerre en Ukraine, espère jouer un rôle de médiateur dans le conflit entre Israël et l'Iran.
Cette proposition a été communiquée par le porte-parole de Vladimir Poutine : "la Russie est prête, si nécessaire, à assurer la médiation dans le règlement du conflit entre Israël et l'Iran", a confirmé Dimitri Peskov. Une confirmation de ce qu'avait déjà dit Vladimir Poutine samedi, lors d'un appel à Donald Trump. Ce dernier s'était montré à l'idée.
Pour autant, il n'est pas certain que Moscou puisse apparaître comme un arbitre tant la Russie s'est rapprochée de l'Iran ces trois dernières années. Elle a même signé un accord de partenariat stratégique récemment avec Téhéran, qui lui a fourni des armes - des drones notamment - pour alimenter ses raids sur l'Ukraine. Dans le même temps, les relations entre Moscou et Tel-Aviv se sont dégradées. Vladimir Poutine a d'ailleurs condamné les frappes israéliennes et le Kremlin dénonce le fait que l'Occident "reste muet" face à Israël. Cette séquence pourrait mettre à mal le rapprochement que tente Moscou avec Washington.
Une crise utile à Moscou pour reléguer l’Ukraine au second plan
Vu de Moscou, cette flambée des tensions au Moyen-Orient n'est pas forcément un problème de plus. Il y a un effet évident de diversion, déjà observé au moment des attentats du 7 octobre 2023 et des attaques sur Gaza qui avaient suivi. Les efforts diplomatiques vont se concentrer sur le Moyen-Orient, et Moscou alimente, en quelque sorte, cette tendance en se proposant comme médiateur. Pendant ce temps-là, on parle d'autre chose et cela bénéficierait à Vladimir Poutine. Donald Trump a d'ailleurs confirmé qu'il avait passé plus de temps à parler de l'Iran que de l'Ukraine avec Vladimir Poutine, lors de leur coup de téléphone de samedi.
Cette guerre risque de provoquer une hausse des cours du pétrole. Il y a déjà eu un premier pic, même si les prix ont un peu baissé depuis. Tout ce qui va dans ce sens est bénéfique pour la Russie, qui compte beaucoup sur ses exportations d'hydrocarbures pour financer sa guerre en Ukraine. Le gouvernement russe avait dû revoir sa trajectoire financière ces dernières semaines, en raison de la baisse des cours. Une mauvaise nouvelle, mais s'ils repartent à la hausse, c'est donc un problème de moins pour Moscou.