Procès de Mehdi Nemmouche et quatre autres jihadistes : "J'ai envie qu'ils s'expriment, j'ai envie de les entendre", indique Nicolas Hénin

"J'ai envie qu'ils s'expriment, j'ai envie de les entendre", indique, lundi 17 février, sur France Inter Nicolas Hénin, ancien journaliste et ancien otage en Syrie, alors que s'ouvre, à Paris, le procès de Mehdi Nemmouche et quatre autres jihadistes, accusés d'avoir détenu des journalistes français au sein du groupe État islamique en Syrie en 2013.

Les entendre est "nécessaire à la manifestation de la vérité. Il est toujours frustrant d'avoir une manifestation de la vérité qui ne vienne que du côté de l'accusation. On a aussi envie et besoin d'entendre le point de vue de la défense. Et autant que possible un point de vue qui soit proche des faits."

"Ce que veulent les terroristes, c'est que nous ayons collectivement peur"

Nicolas Hénin sera lui aussi appelé à la barre pour décrire ce qu'il a subi, ce qu'il s'est toujours refusé de raconter dans la presse "par pudeur et parce que cela contribue à l'effet final recherché par les terroristes", explique-t-il. "Ce que veulent les terroristes, c'est que nous ayons collectivement peur, ce qu'adoreraient les terroristes, c'est que je débarque à l'antenne de France Inter et que je vienne raconter par le détail leur sadisme, de façon à ce que chacun de vos auditeurs soit glacé d'effroi."

L'ancien journaliste a publié, la semaine dernière, dans le journal Le Monde un texte dans lequel il dit aux jihadistes : "Vous n’avez ni ma haine ni ma peur" et qu'ils ont perdu, échoué à fracasser notre société. "Je me bagarrerai, y compris au tribunal, pour leur faire comprendre qu'ils ont perdu", insiste Nicolas Hénin sur France Inter. "Mais je constate qu'ils ont marqué des points et je le déplore. Ils ont marqué des points dans leur contribution à la division. La vague d'attentats connus en 2015 a creusé des sillons, des divisions dans la société française et le 7 octobre en a creusé encore et je le déplore."