Guerre en Ukraine : les Européens présentent leur garantie de sécurité depuis l’Élysée

Avec le sommet organisé à Paris, ce jeudi, de la « Coalition des volontaires » qui rassemble les principaux soutiens militaires de l’Ukraine, l’Europe entend reprendre la main dans les pourparlers sur la fin de la guerre. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les négociations pour mettre un terme au conflit demeurent restreintes à un échange entre Washington et Moscou, en intégrant Kiev.

Après la réunion qui s’est tenue dans la capitale états-unienne le 18 août, les dirigeants européens ont promis de soumettre des garanties de sécurité crédibles au président américain. Ce projet est présenté à l’Élysée par Emmanuel Macron en présence de son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, des premiers ministres polonais Donald Tusk, espagnol Pedro Sanchez, danoise Mette Frederiksen et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Emmanuel Macron en fidèle allié

Le président français copréside ce rassemblement accueillant une trentaine de pays avec le premier ministre britannique, Keir Starmer, qui interviendra en visioconférence, de même que le chancelier allemand Friedrich Merz et la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni. « Nous sommes prêts pour ces garanties de sécurité. L’Europe est au rendez-vous, pour la première fois avec ce niveau d’engagement et d’intensité », a déclaré le président français, mercredi soir, avant un tête à tête avec Volodymyr Zelensky.

En cette quatrième année de guerre, parmi les garanties de sécurité envisagées, outre un renforcement significatif de l’armée ukrainienne, le déploiement d’une force au sol en Ukraine est proposé par la France, le Royaume-Uni et la Belgique, une fois un cessez-le-feu conclu. « Les garanties de sécurité, c’est un ticket d’entrée dans les négociations pour les alliés de l’Ukraine et notamment l’Europe qui sont évincés des véritables discussions entre Moscou et Washington », analysait le spécialiste de la Russie et directeur de recherche à l’Iris, Jean de Gliniasty dans les colonnes de l’Humanité.

Une option qui interpelle. Les autorités russes ont fait d’une présence militaire occidentale une ligne rouge et une des raisons de son invasion en Ukraine. La porte-parole de la diplomatie, Maria Zakharova a répété ce jeudi que « la Russie n’a pas l’intention de discuter d’une intervention étrangère en Ukraine, qui serait fondamentalement inacceptable et saperait toute forme de sécurité, sous quelque forme ou format que ce soit ». Pire, elle a asséné que ces protections demandées par Kiev étaient des « garanties de danger pour le continent européen ».

Néanmoins, si Moscou continue de privilégier l’aspect militaire, sa progression sur le terrain et l’usure de l’armée ukrainienne, un débat est ouvert sur le fait d’accepter les conditions de Donald Trump. « En Russie, un certain nombre de personnes poussent l’exécutif à ne pas rater cette occasion de se réconcilier avec Washington et de renoncer à certaines de ses ambitions », relevait l’ancien ambassadeur Jean de Gliniasty.

Des divisions entre Européens

Les alliés sont d’ailleurs divisés sur cette question. L’un des principaux soutiens de Kiev, le chancelier Friedrich Merz a jugé de son côté qu’« il n’y aura certainement pas de déploiement de troupes en Ukraine et même après, j’ai des réserves considérables à ce sujet concernant l’Allemagne ».

L’objectif réel de cette réunion des volontaires est de pousser Donald Trump à se rallier au camp européen et de présenter les garanties de sécurité états-uniennes. Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte l’a formalisé, mercredi en évoquant que les alliés de l’Ukraine attendent « de voir ce que les Américains souhaitent apporter concernant leur participation ».

Cette rencontre intervient au moment où Vladimir Poutine, Xi Jinping et des dirigeants du Sud global se trouvent en Chine, dans une volonté affichée de s’émanciper de l’Occident.

Quelle position va adopter Donald Trump ? Le président des États-Unis a affirmé mercredi qu’il « se passerait quelque chose » si Vladimir Poutine ne répondait pas à ses attentes, quelques semaines après leur rencontre en Alaska. Les dirigeants européens plaident pour davantage de sanctions américaines contre la Russie. Un début de réponse pourrait intervenir ce jeudi après-midi, au terme de l’échange prévu entre les dirigeants européens et Donald Trump.

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