Un « point de bascule » : l’été 2025 est le troisième plus chaud enregistré en France

Au triste palmarès du changement climatique, l’été 2025 se classe troisième au rang des étés français les plus chauds depuis le début des mesures, en 1900. C’est le difficile bilan présenté par Météo France et le ministère de la Transition écologique en cette rentrée.

« 2025 est aussi la quatrième année consécutive où nous avons un été très chaud », a expliqué Valérie Schwarz, la Présidente-directrice générale de Météo France. Elle a également rappelé que les dix étés les plus chauds ont eu lieu après 2000. Les chiffres de cette année sont parlants : le seuil de 35 °C a été dépassé sur 80 % du territoire, le seuil de 40 °C sur 20 % du territoire.

« Un avant-goût édulcoré » de l’après

« C’est une rentrée sous haute tension, une rentrée de tous les périls », a martelé la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, qui a qualifié l’été 2025 de « point de bascule ». L’accélération est de plus en plus palpable, elle n’est pourtant qu’un « avant-goût édulcoré » de l’après, a-t-elle averti.

En France, les mois de juin, juillet et août ont tous connu des températures supérieures à la normale, avec au total 27 jours de vagues de chaleur – plaçant 2025 au deuxième rang, derrière les 33 jours de 2022. Valérie Schwarz rappelait pour sa part que sur les 51 vagues de chaleur enregistrées depuis 1947, la moitié a eu lieu sur les quinze dernières années. Et a fait état, cet été, de « températures maximales au-dessus des normales deux jours sur trois en moyenne nationale, parfois encore plus souvent, notamment dans le sud. »

Outre des températures élevées, la saison a connu un déficit de pluviométrie de 15 % en moyenne, et parfois jusqu’à 50 % sur la moitié sud, avec pour conséquence des sols très secs. Combinés à la présence de vents comme le mistral et la tramontane, les conditions étaient donc réunies pour des risques d’incendies élevés. Et de fait, ce sont 36 000 hectares de forêts qui sont partis en fumée cette année.

« Cécité collective » sur le réchauffement climatique

« Ce n’est pas un bilan positif », a commenté Agnès Pannier-Runacher. Mais la ministre a aussi insisté – sans rougir – sur la baisse de la préoccupation environnementale au sein de la population, s’appuyant sur le récent sondage de l’Ifop, L’état d’esprit des Français à la rentrée 2025.

Seuls 45 % des sondés placent la protection de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique comme prioritaire, contre 50 % en janvier et 69 % en août 2022. « Nous voulons échapper à la réalité du dérèglement climatique, devenu désormais une urgence climatique (…) Cette réaction de cécité collective n’est pas pertinente. Elle est dangereuse » a également condamné la ministre. Comme une manière de renvoyer à la responsabilité individuelle des citoyens et, en creux, de ne pas remettre en question les choix politiques effectués sous les gouvernements successifs dont elle a fait partie depuis 2018, en tant que secrétaire d’État puis ministre.

La ministre n’a d’ailleurs pas manqué de mettre en avant le travail accompli depuis 2018, selon elle, citant la baisse de 30 % de la pollution de l’air, le Zéro artificialisation nette des sols (ZAN), le dispositif MaPrimeRenov – récemment amoindri -, etc. Le bilan est pourtant loin d’être positif, lorsque l’on y inclut l’affaiblissement du pouvoir de l’Autorité environnementale, de l’Office français de la biodiversité, la simplification de la procédure de l’Autorisation environnementale, les dérogations en tout genre à la réglementation en matière d’environnement, et plus récemment, la tristement célèbre loi Duplomb… Pour ne citer que quelques reculs.

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