Reconnaissance de la Palestine : Les États-Unis s’inscrivent dans la propagande israélienne et accusent Macron d’alimenter l’antisémitisme

Les accusations continuent de pleuvoir sur Emmanuel Macron, pris à son propre piège. Passif quand les soutiens du peuple palestinien – dont des élus de gauche – se voyaient accusés d’antisémitisme, le président de la République fait aujourd’hui face aux mêmes attaques.

L’ambassadeur des États-Unis en France, Charles Kushner, a ainsi adressé une lettre à l’occupant de l’Élysée, dimanche 24 août, dans laquelle il déplore « la flambée de l’antisémitisme en France et l’absence d’action suffisante de votre gouvernement pour le combattre ». Le représentant de la Maison Blanche, nommé par Donald Trump, a profité du 81e anniversaire de la libération de Paris par les Alliés, lundi 25 août, pour partager ses critiques.

« Elles vont à l’encontre du droit international »

La réaction de l’Élysée ne s’est pas fait attendre : Charles Kushner est convoqué ce lundi 25 au ministère des Affaires étrangères. Les accusations ont été jugées « inacceptables », a rapporté le Quai d’Orsay. « Elles vont à l’encontre du droit international, en particulier du devoir de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des États, ajoute le ministère des Affaires étrangères. Elles ne sont par ailleurs pas à la hauteur de la qualité du lien transatlantique entre la France et les États-Unis et de la confiance qui doit en résulter entre alliés. »

Les critiques à l’encontre d’Emmanuel Macron ne sont guère étonnantes au vu de la tournure de ces derniers jours. La lettre de Charles Kushner n’est ainsi qu’un écho à la charge du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Ce dernier a envoyé le 19 août dernier une lettre à Emmanuel Macron, comme à leur homologue australien Anthony Albanese, dans laquelle il accuse le camp macroniste « d’alimenter le feu antisémite » dans l’Hexagone.

La cible de ces manœuvres est claire : l’État de Palestine. Plusieurs pays occidentaux – du Canada à l’Australie, en passant par la France – ont prévu de reconnaître en septembre, lors de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU). « Cela récompense la terreur du Hamas, renforce le refus du Hamas de libérer les otages, encourage ceux qui menacent les juifs français et favorise la haine des juifs qui rôde désormais dans vos rues », a estimé Benyamin Netanyahou dans sa lettre. Une analyse « abjecte » et « erronée », a rétorqué l’Élysée.

Un seuil à ne pas franchir pour Israël et les États-Unis

La France s’est imposée en cheffe de file de ce mouvement – tardif, alors que le peuple palestinien est victime d’un génocide et que son territoire est rasé par les forces d’occupations israéliennes – dont elle est l’initiatrice. La simple possibilité que plusieurs gouvernements occidentaux reconnaissent la Palestine reste néanmoins un seuil à ne pas franchir pour Israël et les États-Unis.

« Monsieur le président, je vous exhorte à agir avec résolution : faire appliquer les lois relatives aux crimes de haine, et ce sans exception ; garantir la sécurité des écoles, des synagogues et des entreprises juives ; poursuivre en justice les malfaiteurs avec toute la rigueur du droit ; et abandonner les initiatives qui servent à légitimer le Hamas et ses alliés », a ainsi énuméré Charles Kushner, détournant l’attention des crimes commis par Tel-Aviv dans la bande de Gaza, dans la Cisjordanie et à Jérusalem-est.

L’Assemblée générale de l’ONU doit prendre fin le 23 septembre, jour de la nouvelle année juive. Une date avant laquelle Benyamin Netanyahou appelle Emmanuel Macron « à remplacer la faiblesse par l’action, l’apaisement par la volonté » dans la lutte contre l’antisémitisme… et à abandonner son projet de reconnaissance de la Palestine.

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