Les autorités turques bloquent l'accès au compte X du maire d'Istanbul, opposant emprisonné de Recep Tayyip Erdogan
Les autorités turques ont bloqué, jeudi 8 mai, l'accès au compte X du maire incarcéré d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan. Un message prévient les près de dix millions d'abonnés : "@ekrem_imamoglu a été restreint en TR (Turquie) en réponse à une demande légale". En revanche, le compte en anglais du maire, @imamoglu_int, reste accessible.
Le maire d'Istanbul, 53 ans, a été arrêté le 19 mars pour des accusations de "corruption", qu'il réfute. Depuis son placement en détention, l'opposant au président turc a continué de s'exprimer via des messages publiés par des proches sur son compte X. Dans le dernier posté, le maire incarcéré à la prison de Silivri, dans la banlieue d'Istanbul, exhortait ses partisans à rejoindre une manifestation organisée mercredi soir par son parti, le CHP, devant l'université d'Istanbul.
Le maire accusé d'inciter à commettre un délit
Selon la présidence turque et la municipalité d'Istanbul, c'est un message posté le 24 avril sur le compte du maire qui a déclenché la procédure. Ekrem Iamoglu annonçait dans ce message déposer une plainte "contre ceux qui ont causé la plus grande honte de l'histoire du système judiciaire turc", dénonçant une "poignée de personnes ambitieuses qui causent une misère totale à notre nation". "A quoi servent les procès et (...) les arrestations lors lesquels de nombreuses personnes, moi compris, sont gardées dans des centres de détention sordides pendant des jours ?", interrogeait-il.
"Considérant que le message publié par le compte X du détenu Ekrem Imamoglu (...) peut constituer le délit d'incitation ouverte à commettre un délit (...), une enquête a été ouverte d'office par le parquet général d'Istanbul", a rapporté jeudi le Centre de lutte contre la désinformation, rattaché à la présidence turque.