Liban : la Finul redoute un conflit régional «catastrophique»

L’escalade s’intensifie au Proche-Orient, où l'armée israélienne combat le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, alliés de l'Iran. La situation est telle que la Force intérimaire des Nations unies (Finul), déployée dans le sud du Liban, a mis en garde contre un conflit régional «catastrophique» .

«Le conflit entre le Hezbollah et Israël  n'est pas qu'un conflit qui implique deux pays. Très bientôt, ce pourrait être un conflit régional avec un impact catastrophique pour tous», a déclaré samedi à l'AFP le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti.

Vendredi, Israël s'est retrouvé sous le feu des critiques après que la Finul a accusé les troupes israéliennes de tirer «de façon répétée» et «délibérée» sur ses positions. Cinq Casques bleus ont été blessés en 48 heures, selon la Finul dont les positions avaient subi «beaucoup de dommages», a indiqué Andrea Tenenti. De son côté, l'armée israélienne a dit avoir tiré en direction d'une «menace».

Biden et Macron défendent les forces de l’ONU

Samedi, au moins 40 pays, dont 34 contributeurs à la Finul, ont apporté leur soutien «complet» à la force et exhorté à protéger les Casques bleus. Le président américain Joe Biden a demandé à Israël de ne plus tirer sur les forces de l'ONU au Liban, alors qu’Emmanuel Macron a jugé «inacceptable» qu'elles soient visées «délibérément par les forces israéliennes». 

Le président à par ailleurs exhorté le Hezbollah à «cesser immédiatement» les frappes contre Israël, ajoutant qu'un cessez-le-feu doit être «mis en place immédiatement» au Liban.

La guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, et celle au Liban s'accompagnent d'une escalade entre Israël et l'Iran, les dirigeants israéliens menaçant de riposter à une attaque iranienne de missiles le 1er octobre.

Après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a déplacé en septembre le front de la guerre au Liban, avec l'objectif d'éloigner le Hezbollah des zones frontalières et de faire cesser ses tirs de roquettes pour permettre le retour dans le nord d'Israël des quelque 60.000 habitants déplacés.

Depuis octobre 2023, plus de 2.100 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.200 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés.