Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, l'armée israélienne intensifie encore ses bombardements et opérations terrestres dans la ville de Gaza. Dans ce contexte, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé, vendredi 12 septembre, à "l'arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes à Gaza-ville", dans un communiqué commun. Ces opérations "provoquent des déplacements massifs de civils, des pertes civiles et la destruction d'infrastructures essentielles", poursuit cet appel, transmis par le ministère des Affaires étrangères allemand.
Mardi, l'armée israélienne a appelé tous les habitants de la ville à en partir immédiatement pour se diriger vers le sud de l'enclave palestinienne, avertissant qu'elle allait y frapper durement le Hamas.
"Nous voulons continuer d'accentuer la pression sur le gouvernement israélien [pour qu'il mette fin à la guerre à Gaza], pas sur le peuple israélien avec lequel la France a des liens", a déclaré vendredi matin le ministre des Affaires étrangères démissionnaires, Jean-Noël Barrot. Sur France Inter, il a par ailleurs concédé que des sanctions de l'Union européenne à l'encontre d'Israël n'avaient pas pu être prises faute d'unanimité.
Des "frappes à grandes échelles" sur la ville
En début de soirée, la défense civile de Gaza, organisation de premiers secours fonctionnant sous l'autorité du Hamas, a fait état de 50 personnes tuées par des tirs ou des frappes israéliennes sur l'ensemble de la bande de Gaza vendredi, dont 35 rien qu'à Gaza-ville. L'armée israélienne a quant à elle déclaré qu'elle continuait "ses frappes à grande échelle contre les infrastructures terroristes et les tours d'immeubles transformées en infrastructures militaires à Gaza-ville".
Selon l'ONU, environ un million de personnes vivent dans la ville de Gaza et ses alentours. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite "consternée", mercredi, par cet ordre d'évacuation, objectant que la "soit-disant 'zone humanitaire' désignée par Israël dans le Sud (...) ne dispose ni de la taille ni de l'envergure des services nécessaires pour soutenir les personnes déjà présentes, et encore moins les nouveaux arrivants".
Dans un communiqué, l'OMS faisait alors part de son intention de rester dans la ville où, selon elle, se trouvent près de la moitié des hôpitaux qui fonctionnent encore dans toute l'enclave palestinienne. "Bien que les derniers ordres d'évacuation n'incluent pas encore les hôpitaux, les incidents passés montrent à quelle vitesse ils deviennent inopérants lorsque les combats bloquent l'accès aux patients, empêchent les ambulances d'y accéder et interrompent le réapprovisionnement de l'OMS et de ses partenaires", notait l'organisation onusienne.