Droits des LGBT+ en Hongrie : le gouvernement de Victor Orban interdit la marche des fiertés de Budapest "sous sa forme actuelle"
Le gouvernement hongrois, dirigé par le populiste Viktor Orban, a annoncé jeudi 27 février que la marche des fiertés de Budapest "n'aurait pas lieu sous sa forme actuelle" cette année, rapporte Politico, citant Gergely Gulyás, le chef de cabinet du Premier ministre. Traditionnellement organisée l'été, la manifestation réunit chaque année des milliers de personnes, dont de nombreuses familles, en faveur des droits des personnes LGBT+.
Lors d'un discours prononcé samedi, Viktor Orban avait suggéré aux organisateurs de la "Budapest Pride" "de ne pas se donner la peine de préparer leur marche cette année", car "ce serait une perte de temps et d’argent". La date de la 30e édition de la marche n'a pas encore été dévoilée par les organisateurs.
Interrogé sur le sujet par la presse jeudi, le chef de cabinet de Viktor Orban, Gergely Gulyas, a précisé qu'il n'y aurait "pas de marche des fiertés sous la forme publique que nous avons connue ces dernières décennies". Il estime que "le pays ne doit pas tolérer que des marches des fiertés se déroulent dans le centre-ville".
Les personnes LGBT+, cible privilégiée de Viktor Orban
Invoquant le "bon sens", Gergely Gulyas a affirmé que cette décision pourrait être validée "par les cours de justice ou la police", et qu'elle ne constituait pas "une privation de droits" fondamentaux. D'après le gouvernement, cette décision coïncide avec une proposition de révision constitutionnelle visant à protéger le développement "physique, mental et moral" des enfants, rapporte Reuters.
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement conservateur et nationaliste hongrois s'attaque aux personnes LGBT+. En 2021, le Viktor Orban avait fait adopter une loi interdisant la "promotion" de l'homosexualité auprès des mineurs. Cette disposition, inspirée de la politique appliquée en Russie, avait été dénoncée par les ONG de défense des droits humains, ce qui avait poussé l'Union européenne à sanctionner le pays. Depuis son instauration, cette loi a créé "un climat de peur", affirmait Amnesty International en février 2024