Paris, Berlin et Londres se disent prêts à réimposer les sanctions contre l'Iran, faute de solution diplomatique sur son programme nucléaire
L'Allemagne, le Royaume-Uni et la France se disent prêts à déclencher le mécanisme de réimposition de sanctions contre l'Iran si aucune solution négociée n'est trouvée sur le programme nucléaire iranien d'ici la fin du mois. Les trois ministres des Affaires étrangères ont adressé mardi une lettre en ce sens au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et au Conseil de sécurité. Ce document a été consulté par l'AFP, mercredi 13 août, confirmant une infirmation du quotidien Financial Times.
Jean-Noël Barrot, l'Allemand Johann Wadephul et le Britannique David Lammy écrivent avoir "clairement indiqué que si l'Iran ne souhaite pas parvenir à une solution diplomatique avant fin août 2025, ou ne saisit pas l'opportunité d'une prolongation", ils sont "prêts à déclencher le mécanisme" permettant de rétablir l'ensemble des sanctions internationales à l'encontre de l'Iran. Les trois hommes se disent néanmoins "pleinement engagés en faveur d'une résolution diplomatique de la crise provoquée par le programme nucléaire iranien et poursuivront leurs échanges en vue de parvenir à une solution négociée".
Des négociations à l'arrêt depuis deux mois
Ce courrier est adressé à l'ONU deux mois après des frappes israéliennes et américaines sur des sites nucléaires en Iran qui ont mis un coup d'arrêt aux négociations entamées entre Téhéran et Washington d'une part et aux discussions avec le E3 – les trois pays européens -– d'autre part. A la suite de cette guerre des douze jours, l'Iran avait suspendu sa coopération, déjà limitée, avec l'agence internationale de l'énergie atomique. Mais le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi avait annoncé dimanche qu'un directeur général adjoint de l'agence était attendu lundi à Téhéran pour discuter d'un nouveau cadre de coopération.
Abbas Araghchi avait lui-même envoyé un courrier à l'ONU le mois dernier dans lequel il avait affirmé que le E3 n'avait pas de légitimité à réenclencher le mécanisme de sanctions. En guise de réponse, les ministres allemand, britannique et français écrivent dans leur lettre que ces affirmations sont "infondées". En visite à Rome, le 12 juin dernier, le ministre des Affaires étrangères allemand, Johann Wadephul, avait déjà rappelé l'existence d'un mécanisme de retour en arrière, le "snapback", qui rétablirait, le cas échéant, les sanctions internationales à l'encontre du régime de Téhéran, levées lors de l'accord de Vienne.