Marco Rubio rencontre Benyamin Netanyahou : leur pacte pour semer le chaos au Moyen-Orient

Le symbole ne pouvait être plus horrible. En déplacement en Israël, Marco Rubio, le secrétaire d’État états-unien, a expliqué que tant que le Hamas existera, « il n’y aura pas de paix dans la région, car ce ne sont pas des agents de paix. Ce sont des agents de la barbarie ». À ses côtés, Benyamin Netanyahou s’est réjoui : « Votre présence ici en Israël aujourd’hui est un message clair : l’Amérique est aux côtés d’Israël. Vous êtes à nos côtés face au terrorisme ».

En fait de barbarie et de terrorisme, les deux hommes en connaissent un rayon. Pratiquement au même moment où ils s’exprimaient devant la presse internationale (la même qui n’est pas autorisée à entrer dans la bande de Gaza), au moins 25 Palestiniens étaient tués dans l’enclave palestinienne, directement visés par des drones, et les bombardements continuaient à détruire les rares immeubles encore debout.

L’entente entre Israël et les États-Unis n’est pas seulement cordiale. C’est un véritable pacte pour semer le chaos au Moyen-Orient, Washington et Tel Aviv cherchant l’un et l’autre à mettre en place leur projet qui se complète, faisant ainsi de cette guerre la « première guerre conjointe » entre ces deux pays. Il ne s’agit plus simplement d’une aide directe américaine, mais d’une participation active.

Donner le change

Dans ce contexte, le bombardement du Qatar par les Israéliens, la semaine dernière, fait désordre, mais apparaît comme nécessaire aux yeux de Rubio comme ceux de Netanyahou. Le problème est qu’au Qatar se trouve la plus grosse base militaire US de la région, devenue même le siège du Centcom, le commandement central.

Pour donner le change, Donald Trump s’est dit « pas content », son entourage a fait savoir qu’ils avaient été prévenus trop tard pour empêcher cette attaque. Personne n’est dupe, cette agression à Doha, qui a tué au moins cinq membres subalternes du Hamas et un agent des forces de sécurité qataries, avait pour but de mettre fin aux tentatives d’obtenir un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas et la libération des otages. Elle survient également à un moment où de plus en plus de pays annoncent qu’ils vont reconnaître un État de Palestine. C’est le cas de la France. Pour Les États-Unis comme pour Israël, il convient, si ce n’est d’empêcher, en tout cas de limiter l’hémorragie par tous les moyens. Y compris des pressions économiques et des menaces de toute sorte.

À cet égard, le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) qui se tient ce lundi 15 septembre à Doha, est un véritable test pour les pays arabes. Y participent notamment les présidents palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais, le roi de Jordanie et le prince héritier saoudien. Mais en réalité, il n’y a pas grand-chose à attendre de ce côté-là. Selon le projet de déclaration finale consulté par l’AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l’attaque israélienne en soulignant qu’elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’attaque israélienne et « la poursuite des pratiques agressives d’Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d’expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région », affirme le texte.

Le Conseil des droits de l’homme de l’Onu doit se réunir ce mardi 16 septembre en urgence suite à deux demandes officielles soumises par le Pakistan, au nom des États membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), et par le Koweït, au nom du Conseil de coopération des États arabes du Golfe.

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