Obsédé par son entreprise génocidaire, Netanyahou a court-circuité l’armée israélienne et les services secrets pour bombarder le Qatar

Le bombardement, mardi 9 septembre, des dirigeants et négociateurs du Hamas établis à Doha (Qatar) est apparu comme une nouvelle ligne franchie par Israël dans son entreprise génocidaire. Avec cette opération réalisée sur le territoire d’un pays médiateur – et comme le contexte le suggérait, en réaction à un attentat intervenu à Jérusalem-est -, Tel-Aviv ruine les négociations lancées ces derniers mois.

Le Washington Post révèle, dans une enquête publiée vendredi 12 septembre, que le gouvernement Netanyahou a certes décidé d’agir par esprit de vengeance, mais qu’il a surtout court-circuité ses propres services de renseignement. Le projet d’assassinat de la tête du Hamas a, de fait, été le théâtre d’un conflit entre le cabinet du premier ministre israélien et le directeur du Mossad, David Barnea.

« Pourquoi le faire maintenant ? »

Ce dernier a, selon deux témoins interrogés par le quotidien états-unien, bloqué une opération terrestre organisée pendant plusieurs semaines. « David Barnea s’est opposé à l’assassinat des responsables du Hamas, en partie parce qu’une telle action pourrait rompre la relation que lui et son agence avaient cultivée avec les Qataris », explique le Washington Post.

Le patron du Mossad, comme le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant général Eyal Zamir, estimaient que s’attaquer au Hamas au moment où était discutée la proposition de cessez-le-feu concoctée avec la Maison Blanche et vantée par Donald Trump, représentait trop de risques.

« Nous pouvons les avoir d’ici un, deux ou quatre ans, et le Mossad sait comment s’y prendre, a estimé l’une des sources du Washington Post. Pourquoi le faire maintenant ? » Le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, et son homologue à la Défense, Israël Katz, ont quant à eux approuvé la décision du dirigeant israélien.

Mais Benyamin Netanyahou, qui se considère en « mission sacrée » en a décidé autrement. Quinze avions de chasse se sont donc dirigés vers Doha et ont lâché dix missiles. « Netanyahou a peut-être considéré la voie des négociations comme un obstacle inutile à l’action sur le terrain », estime David Makovsky, chercheur principal au Washington Institute.

Un double objectif de Netanyahou

Cette révélation comprend ainsi deux dimensions. D’un côté, le premier ministre israélien compte atteindre ses objectifs d’annexion des derniers territoires palestiniens et d’éradication du peuple qui tente d’y survivre par tous les moyens. De l’autre, Israël n’a jamais compté permettre à la Palestine d’entamer une transition politique de manière indépendante. Que ce soit par des bombardements ou des assassinats commandités à ses services secrets, Tel-Aviv souhaite en finir avec le Hamas et ceux qui y sont affiliés.

Malgré la violence du bombardement, Benyamin Netanyahou a, selon les déclarations du Hamas, raté sa cible. L’organisation palestinienne affirme qu’Israël n’a pas tué de hauts responsables, dont son chef par intérim, Khalil Al-Hayya. Au contraire, « l’attaque a tué plusieurs proches et collaborateurs de sa délégation, ainsi qu’un officier qatari », rapporte le Washington Post d’après les déclarations d’un responsable.

Le pays dirigé par Benyamin Netanyahou a surtout poursuivi son entreprise de mort, au défi du droit international et au détriment d’un nouveau pays de la région, après la bande de Gaza, le Liban, la Syrie ou l’Iran.

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