Bombardements d’Israël : le Qatar exige que Netanyahou soit « traduit en justice »

Les bombes israéliennes pleuvent sans discontinuer sur la ville de Gaza, au nord de l’enclave palestinienne, dans la droite ligne d’une guerre génocidaire que la communauté internationale laisse se perpétrer.

Jeudi, au milieu des panaches de fumée qui s’élevaient dans le ciel et des immeubles réduits à l’état de gravats, des milliers de Palestiniens – minés par la faim – ont tenté de fuir au sud. Mais, comme l’a rappelé l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), ils « n’ont nulle part ou aller » et sont souvent la cible des tirs israéliens.

Au total, 72 d’entre eux ont été tués et 356 blessés ces dernières vingt-quatre heures, d’après le ministère de la Santé du Hamas à Gaza. Les Nations unies estiment à environ un million le nombre de civils Gazaouis sommés d’évacuer le nord.

La veille, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé que ses agents resteraient dans la cité malgré les ordres d’évacuation, tout simplement car la moitié des hôpitaux encore opérationnels de la bande de Gaza s’y trouvent. D’autant que la prétendue zone humanitaire instaurée par l’armée israélienne dans le Sud ne répond aucunement aux critères d’accueil et de sécurité nécessaires pour protéger les personnes et les équipes de secours.

La liste des crimes de guerre s’allonge

Génocide, famine dans l’enclave… En Cisjordanie occupée, la colonisation s’accélère. Et dans Jérusalem-Est annexé, des maisons palestiniennes sont détruites. À la liste des crimes de guerre commis par Israël, il faut ajouter la tentative d’assassinat des principaux négociateurs du Hamas survenue mardi à Doha (Qatar), au mépris de la souveraineté de cet État du Golfe et des lois de la guerre concernant les équipes de pourparlers de paix. Ces raids israéliens ont fait six morts.

Le mouvement islamiste a indiqué que les hauts responsables visés avaient survécu à l’attaque. « Je pense que ce qu’a fait Netanyahou, c’est tuer tout espoir pour les otages », a affirmé le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abderrahmane Al Thani, dans une déclaration à CNN.

Pour lui, une seule solution : celui là-même qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale « doit être traduit en justice ». Résolu à imposer le chaos au Moyen-Orient en s’asseyant sur le droit international, le Premier ministre israélien a prévenu la région : « Je dis au Qatar et à toutes les nations qui hébergent des terroristes : vous devez soit les expulser, soit les traduire en justice. Parce que si vous ne le faites pas, nous le ferons. »

Netanyahou a réussi son coup. Les négociations concernant les propositions états-uniennes de cessez-le-feu et de libération des otages sont paralysées et le Qatar met en suspens son rôle de médiateur dans ces pourparlers.

Le sommet arabo-islamique d’urgence prévu dimanche et lundi à Doha sous l’égide de la Ligue arabe – et qui devrait réunir tous les membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), soit 57 États membres – débouchera sur une réponse collective « qui viendra de la région », a averti Al Thani.

Un vrai casse-tête pour les États-Unis, principal allié d’Israël, mais qui disposent au Qatar de leur plus importante base militaire régionale, par ailleurs siège du Centcom, le commandement des forces états-uniennes au Moyen-Orient.

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