L’OMS refuse de se plier aux ordres d’évacuation d’Israël et déclare rester dans la ville de Gaza

« Je demande à Israël : où sommes-nous censés aller ? », interpelle ce Palestinien de 36 ans, habitant Gaza-ville, qui avait déjà dû fuir son quartier pilonné de Zeitoun. Et d’ajouter : « Les bombardements sont partout, les gens meurent partout. Nous n’avons plus que Dieu, puisque le monde nous regarde nous faire massacrer et ne fait rien », a rapporté l’Agence France-Presse, mardi 9 septembre.

Alors que l’armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses bombardements et offensives terrestres dans la ville de Gaza, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré qu’elle ne quitterait pas la zone. « Aux civils de Gaza : L’OMS et ses partenaires restent dans la ville de Gaza », a indiqué, mercredi 10 septembre, l’organisation dans un communiqué publié sur le réseau social X par son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus. L’OMS a indiqué être « consternée » par l’ordre d’évacuation adressé par Israël. L’organisation affirme que la « soi-disant ”zone humanitaire désignée par Israël dans le Sud (…) ne dispose ni de la taille ni de l’envergure des services nécessaires pour soutenir les personnes déjà présentes, et encore moins les nouveaux arrivants ».

Le système de santé « ne peut se permettre de perdre aucun de ces établissements restants »

Ces déclarations interviennent au lendemain de l’ordre donné par l’armée aux habitants de la ville de Gaza de partir immédiatement vers le sud. Trois jours auparavant, le porte-parole de l’armée israélienne pour le public arabophone, le colonel Avihai Adraee, avait déjà enjoint les « habitants de la ville de Gaza et (…) tous ceux qui s’y trouvent » à quitter la zone, en prévision d’un assaut au sol à venir, dans un message publié en arabe samedi 6 septembre sur les réseaux sociaux, selon franceinfo.

« À partir de maintenant, et dans le but de faciliter le départ des habitants de la ville, nous déclarons la zone [côtière] d’Al-Mawasi [dans le sud de la bande de Gaza] comme zone humanitaire », avait-il déclaré. « Profitez de l’occasion pour vous déplacer sans tarder vers la zone humanitaire et rejoindre les milliers de personnes qui s’y sont déjà rendues », avait-il ajouté alors que des témoignages, rapportés dans nos colonnes, font état de civils ciblés par des attaques au moment où ils tentaient de fuir.

Près de la moitié des hôpitaux qui fonctionnent encore se trouvent dans la ville de Gaza, selon l’OMS, qui souligne que le système de santé « ne peut se permettre de perdre aucun de ces établissements restants ». « Bien que les derniers ordres d’évacuation n’incluent pas encore les hôpitaux, les incidents passés montrent à quelle vitesse ils deviennent inopérants lorsque les combats bloquent l’accès aux patients, empêchent les ambulances d’y accéder et interrompent le réapprovisionnement de l’OMS et de ses partenaires », poursuit l’organisation. L’ONU, qui a officiellement déclaré la famine dans l’enclave palestinienne, estime qu’environ un million de personnes vivent dans la ville de Gaza et ses alentours.

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