Budget : "Les entreprises peuvent contribuer à l'effort", estime le directeur général de la Maif

"Les entreprises peuvent contribuer à l'effort" demandé par le gouvernement dans le projet de budget pour 2026, estime, vendredi 29 août sur France Inter, le directeur général de la compagnie d'assurances Maif et coprésident du mouvement Impact France, Pascal Demurger. Le plan dévoilé en juillet dernier par le Premier ministre François Bayrou prévoit 44 milliards d'euros d'économies et suscite de nombreuses critiques sur l'équilibre des efforts demandés.

L'objectif de réduction de la dette est "absolument indispensable" pour Pascal Demurger, mais il ne partage pas "les modalités" proposées par le gouvernement. "On a un projet de budget aujourd'hui qui fait reposer l'effort exclusivement sur les classes sociales les plus modestes. Il existe des solutions alternatives. Et de toute façon, s'il n'y a pas plus de justice sociale dans le projet de budget, il ne sera pas voté donc on va dans le mur", estime-t-il.

"Depuis 2017, on a eu à peu près 110 milliards d'euros de charges sur les entreprises en moins annuellement : 30 milliards sur les impôts et 80 milliards de réduction des cotisations sociales. Il y a eu cette politique de l'offre qui a produit des résultats et tant mieux, mais aujourd'hui, le moment est venu que les entreprises contribuent aussi un petit peu", poursuit le directeur général de la Maif.

"Un énorme problème de gestion des aides publiques" distribuées aux entreprises

Pascal Demurger évoque notamment le besoin d'un meilleur contrôle des aides publiques distribuées aux entreprises, citant un rapport sénatorial qui chiffre jusqu'à 211 milliards d'euros ces aides distribuées chaque année. "Ces aides publiques sont distribuées sans que des conditions soient fixées à leur distribution, sans qu'on demande des contreparties sociales, écologiques aux entreprises", déplore-t-il. "Il y a un énorme problème de gestion de ces aides publiques. C'est un budget considérable qui n'est pas conditionné, qui n'est pas suivi, qui n'est pas piloté."

Le directeur général de l'assurance Maif est aussi favorable à une "modulation de l'impôt sur les sociétés en fonction du comportement des entreprises et en fonction notamment de la destination des résultats de l'entreprise. Ce qui est versé sous forme de dividendes aux actionnaires pourrait être taxé un peu plus. Ce qui est réinvesti dans l'entreprise devrait être taxé un peu moins."