Budget 2026 : "Ça ne correspond pas du tout à ce qu'il faut faire", dénonce Éric Coquerel
Le projet de budget porté par le gouvernement "ne correspond pas du tout à ce qu'il faut faire", dénonce, vendredi 11 juillet, sur France Inter le député insoumis Éric Coquerel. Si la copie reste la même au moment de l'examen à l'automne, "bien sûr que nous censurerons" le gouvernement, réaffirme le président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale. Le Premier ministre François Bayrou a assuré jeudi que son objectif était de ramener le déficit à 4,6% en 2026, évoquant "ici ou là des efforts particuliers", mais sans augmentation d'impôts généralisée, assure-t-il.
"Ce n'est pas le budget qu'il faut faire, il ne correspond pas du tout à la période", insiste Éric Coquerel, décrivant une "bascule" dans la situation économique mondiale avec le retour de Donald Trump à la tête des États-Unis. "La guerre commerciale devrait induire qu'on soit moins dépendants des exportations et importations et donc qu'on accroisse une souveraineté industrielle, notamment au service d'une bifurcation écologique. Or, ce n'est pas du tout ce qu'on fait", déplore-t-il.
"Si cette politique se perpétuait, nous n'aurons plus d'industrie dans ce pays"
"On va rester sur le quai, avec un budget d'austérité, sans quasiment aucun investissement, à part un peu dans les dépenses militaires. Je pense que dans une dizaine d'années, si cette politique se perpétuait, nous n'aurons plus d'industrie dans ce pays, les emplois seront en berne, etc."
Dans ce contexte, "oui, bien sûr que nous censurerons" le gouvernement Bayrou lors de l'examen du budget, dit Éric Coquerel. "Je ne vois pas très bien comment on appuierait un budget qui est injuste, qui va avoir un effet récessif et régressif sur l'économie et qui ne va pas répondre aux urgences de l'heure", souligne le député.
"Nous le censurons et je pense que le gouvernement Bayrou tombera sur le budget s'il veut vraiment l'imposer à l'Assemblée."
Eric Coquerelà France Inter
Le président de la Commission des finances et son camp défendent eux notamment de taxer davantage les ménages les plus aisés. "Il serait peut-être temps, au lieu de faire payer à tout le monde les cadeaux qu'on a faits aux plus riches, d'aller récupérer cet argent pour réduire les déficits et surtout pour investir", insiste Éric Coquerel. Il propose "d'aller prendre un peu de ce que les ultra-riches ont gagné", via notamment la taxe Zucman, du nom de l'économiste français Gabriel Zucman, qui propose d'instaurer un impôt plancher sur le patrimoine des "ultra-riches".