Droit de douane : vers une pause de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ?

Des négociations, organisées « à la demande des États-Unis » et acceptées par la Chine, se sont conclues dimanche 11 mai à Genève, après la surenchère sur les droits de douane initiée en avril par Donald Trump. Lundi 12 mai, les deux plus grandes puissances économiques mondiales ont annoncé suspendre pour 90 jours la majeure partie des droits de douane prohibitifs qu’ils s’étaient mutuellement imposés.

Cette suspension prendra effet « d’ici le 14 mai ». Les deux camps acceptent donc de suspendre des surtaxes de 115 points de pourcentage qui avaient été décidées ces dernières semaines. Concrètement, ces décisions ramènent donc provisoirement les droits de douane américains sur la Chine à 30 % et les droits de douane chinois sur les États-Unis à 10 %, pendant la poursuite des tractations entre les deux pays, a expliqué le représentant américain au Commerce Jamieson Greer lors d’une conférence de presse à Genève.

« Un pas en avant significatif »

« Aucun camp ne veut une dissociation » de leurs économies, a déclaré le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, à Genève. « Nous voulons une (relation) commerciale plus équilibrée », a-t-il ajouté, estimant que les barrières douanières instaurées ces derniers mois avaient de facto mis en place un « embargo » sur les échanges entre les deux pays.

La réduction de ces droits de douane est « dans l’intérêt commun du monde », a commenté de son côté le ministère chinois du Commerce, saluant des « progrès substantiels » dans les négociations commerciales avec Washington. Selon le communiqué commun, les deux pays sont en outre convenus d’« établir un mécanisme pour poursuivre les discussions sur les relations commerciales et économiques ».

« Ces discussions marquent un pas en avant significatif et, nous l’espérons, sont de bon augure pour l’avenir », a déclaré la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala. « Ces progrès sont importants non seulement pour les États-Unis et la Chine, mais aussi pour le reste du monde, notamment les économies les plus vulnérables », a-t-elle ajouté. Ces niveaux étaient jugés intenables par la plupart des économistes, au point de faire planer sur les États-Unis, la Chine, et au-delà, un risque de récession qui s’accompagnerait d’une flambée des prix.

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