Droits de douane : après le choc des annonces de Trump, le monde entier s’apprête à riposter
Jusqu’à quel point l’administration Trump pourra-t-elle submerger ses adversaires sans se noyer ? Première cible des droits de douane, la Chine ne compte pas se laisser faire. Avec des « tariffs » qui s’élèvent désormais à 54 %, Pékin a exhorté Washington à « corriger ses mauvaises pratiques et avoir des consultations avec les pays d’une manière égale, dans le respect mutuel et la réciprocité », par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Guo Jiakun, lequel promet de prendre « les mesures nécessaires pour sauvegarder fermement ses intérêts légitimes ». « Tout le monde peut clairement constater que de plus en plus de pays s’opposent aux pratiques d’intimidation unilatérales des États-Unis », a-t-il également déploré.
Le Chine veut renforcer le dialogue avec l’UE
La première puissance mondiale s’est en effet mis à dos de nombreux États, alliés compris. Les pays d’Asie du Sud-Est se voient infliger entre 30 et 50 % de droits de douane. Pour le Vietnam, important partenaire commercial des deux superpuissances, c’est 46 %. Le pays, trois jours auparavant, avait pourtant procédé à une baisse drastique de ses propres taxes sur les produits américains pour échapper au couperet. Les sanctions « ne sont pas compatibles avec les bonnes relations entre les deux pays, ni avec le souhait des peuples des deux côtés », a déclaré le premier ministre Pham Minh Chinh lors d’une réunion d’urgence ce 3 avril, nommant une « équipe d’intervention rapide » pour surmonter une épreuve qu’il compare à celle du Covid.
Partout dans le monde, les bourses ont dévissé, et les pays ciblés font ce qu’ils peuvent. Au sein de l’Union européenne, plusieurs dirigeants ont appelé à l’unité régionale, l’UE et Jean-Noël Barrot, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, laissant planer « de nouvelles mesures » en réponse aux 20 % de taxes imposées. Le premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé un plan de soutien de 14 milliards d’euros, son homologue italienne Giorgia Meloni a annulé tous ses engagements jeudi.
De nouvelles relations pourraient également se tisser : en fin de matinée, le ministre chinois du Commerce Wang Wentao prônait le renforcement du dialogue entre l’UE et la Chine. « Mettons en commun les forces des pays du Nord et du Sud en créant une monnaie commune mondiale de coopération, alternative au dollar US », propose le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.
Les peuples, premières victimes du protectionnisme de Trump
De son côté, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, dont le pays récolte 30 % de droits de douane, a mis en avant « l’urgence de négocier un nouvel accord commercial bilatéral » avec les États-Unis. Pretoria est également touchée par les 25 % sur les exportations automobiles.
Mais ce sont bien les peuples de tous les continents qui seront les principales victimes de l’inflation provoquée par le protectionnisme de Donald Trump, pour qui le libre-échange n’est bon que quand il y gagne. Une hypocrisie parfaitement résumée par le syndicat sud-coréen des métallos : « Trump a laissé au marché les droits fondamentaux de la population tels que les soins de santé, l’éducation, les transports et l’énergie, ce qui rend la vie des travailleurs (de son) pays encore plus difficile. Mais il ignore cette responsabilité de l’État et dirige sa colère contre les travailleurs d’autres pays. »
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