« Si le Hamas rejette cet accord, Israël a mon soutien total pour le détruire » : ce que contient le « plan de paix » de Donald Trump

Dans la bouche de Donald Trump, c’est une « paix éternelle au Moyen-Orient » et un « jour historique ». Derrière l’habituelle enflure rhétorique, c’est un plan qui semble se dessiner, si l’on en croit les propos du président étasunien, lundi 29 septembre, lors d’une conférence de presse conjointe avec Benyamin Netanyahou.

Il prévoit notamment le retrait des forces israéliennes « jusqu’à la ligne convenue » pour préparer la libération des otages. « Pendant ce temps, toutes les opérations militaires, y compris les bombardements aériens et d’artillerie, seront suspendues, et les lignes de bataille resteront figées », précisait la Maison Blanche avant le début de la conférence de presse.

Dans les 72 heures suivantes « l’acceptation publique de cet accord par Israël, tous les otages, vivants et décédés, seront rendus », en échange de quoi Israël libérera « 250 prisonniers condamnés à vie, ainsi que 1 700 Gazaouis détenus après le 7 octobre 2023 », et les dépouilles de 15 Gazaouis.

Le projet assure aussi que « personne ne sera forcé de quitter Gaza », affirmant vouloir « offrir l’opportunité de construire un Gaza meilleur », ce qui constituerait la fin de la Riviera du Moyen-Orient, projet pour lequel le président étasunien avait envisagé l’expulsion de tous les Gazaouis.

Selon ce plan, la bande de Gaza sera gouvernée par un « comité palestinien technocratique et apolitique », en charge de la gestion quotidienne des services publics et des municipalités pour les Gazaouis. Celui-ci sera sous la supervision d’un comité présidé par Donald Trump et d’autres dirigeants, dont l’ancien Premier ministre Tony Blair. « Le Hamas et d’autres factions accepteront de ne jouer aucun rôle dans la gouvernance de Gaza, directement, indirectement ou de toute autre manière », précise la Maison Blanche.

« Les pays arabes et musulmans s’engageront » à démilitariser Gaza et à démanteler les capacités militaires du Hamas et de toutes les autres organisations terroristes, a déclaré Donald Trump. Toutes les parties « s’accorderont sur un calendrier pour le retrait des forces israéliennes », a-t-il ajouté.

« Une étape cruciale vers la fin de la guerre à Gaza »

« Si elle est acceptée par le Hamas, cette proposition prévoit la libération immédiate de tous les otages, ou dans un délai maximal de soixante-douze heures », a-t-il déclaré. Pour Donald Trump, ce plan « signifie la fin de la guerre elle-même ». Benyamin Netanyahou a salué une « étape cruciale vers la fin de la guerre à Gaza et la mise en place des conditions nécessaires à un engagement décisif en faveur de la paix au Moyen-Orient ».

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La présentation ne va pas sans contradictions. Donald Trump conditionne par exemple la fin de la guerre à l’acceptation de sa proposition par les deux parties.

Mais il précise également que si le Hamas « retarde ou rejette cette proposition », certains aspects du plan seraient néanmoins « mis en œuvre dans les zones exemptes de terrorisme » et qui seront transférées par l’armée israélienne à une « force internationale de stabilisation ».

Donc, l’accord pourrait être mis en œuvre… sans l’accord des deux parties. « Si le Hamas rejette cet accord, Israël a mon soutien total pour détruire le Hamas », a ajouté Donald Trump.

En janvier dernier, les États-Unis avaient négocié une trêve, annoncée à grand renfort de superlatifs par Donald Trump. Quelques semaines plus tard, celle-ci était rompue unilatéralement par la coalition d’extrême droite au pouvoir à Tel-Aviv, sans aucune protestation de l’hôte de la Maison Blanche.

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