Au Sahel, le Mali, le Burkina Faso et le Niger mobilisent une force conjointe de 5 000 hommes au nom de la « lutte contre le terrorisme »
Deux ans après le départ piteux de l’armée française et la fin de l’opération « Barkhane », et seize mois après la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), les trois pays concernés, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont annoncé leur volonté de franchir une nouvelle étape dans la lutte contre les groupes armés sahéliens. Le 21 janvier, le général Salifou Modi, ministre de la Défense nationale du Niger, annonçait la mise en place d’une force dédiée conjointe de 5 000 hommes. « Nous sommes dans le même espace, nous faisons face aux mêmes menaces », a rappelé Salifou Modi, pour qui « mutualiser nos efforts était une nécessité » face à des groupes très mobiles, qui mènent des attaques depuis la « zone des trois frontières », un espace commun aux trois États, sans limite précise.
Le général nigérien indique que cette unité sera opérationnelle « dans quelques semaines ». « Les forces militaires ne sont pas en position de force, elles ont donc besoin de mutualiser », pointe André Bourgeot, anthropologue, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste du Sahel. Même si « 5 000 hommes, ce n’est pas énorme ».