Deux semaines après le lancement d’une opération terrestre d’envergure sur la ville de Gaza, visant à éliminer ce que l’armée israélienne présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste du Hamas, le Bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés (HCDH) y a enregistré « au moins 17 attaques » contre des établissements hospitaliers ou à proximité de ceux-ci.
De quoi laisser civils malades et blessés « sans aucun recours pour obtenir des soins vitaux », rapporte le site d’informations de l’ONU, alors que l’offensive qui n’épargne ni populations ni infrastructures civiles continue de faire d’innombrables victimes. « L’intensité des bombardements dans leur voisinage rend également impossible l’accès sûr aux installations pour les personnes ayant besoin de soins », a dénoncé le HCDH.
Selon un décompte effectué le 25 septembre par le ministère palestinien de la Santé, seuls 7 des 13 hôpitaux de la ville de Gaza étaient encore opérationnels, mais dans une situation critique, soit à peine la moitié.
Des hôpitaux débordés
De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alertait vendredi dernier sur les conséquences de l’offensive militaire israélienne dans la Gaza-Ville, épine dorsale du système de santé de l’enclave, expliquant que « les bombardements incessants, les ordres d’évacuation et pénuries de fournitures médicales menacent le fonctionnement continu des services » de soin.
« Les attaques répétées de l’armée israélienne contre des établissements de santé, dans un contexte de destruction massive de bâtiments résidentiels dans toute Gaza-Ville et de déplacements forcés massifs de la population civile, soulèvent de graves préoccupations quant à la commission de toute une série de crimes au regard du droit international », a fait valoir le Bureau des droits de l’homme.
Dans le Sud, l’OMS décrit des hôpitaux « débordés » et qui « ne peuvent plus accueillir de patients », tout en prévenant que leur mise hors service provoquerait la perte de 36 % de tous les lits et 50 % des lits de soins intensifs de l’enclave, selon le porte-parole de l’organe onusien, Tarik Jasarevic.
Les services pédiatriques sont tout particulièrement touchés
Dans le complexe médical Nasser de Khan Younis (sud), les humanitaires décrivent la situation « comme une surpopulation sans précédent dans l’ensemble de l’établissement ». Avec 1 000 sollicitations en seulement 24 heures, et seulement près de 200 enfants admis alors que le service ne dispose que de 40 lits, les services pédiatriques sont tout particulièrement touchés, complètement saturés par l’afflux de patients.
Ces derniers mois, les agences humanitaires de l’ONU ont souvent appelé l’armée israélienne à mettre fin à ses attaques brutales contre des établissements de santé et à faciliter l’acheminement sans encombre de l’aide humanitaire dans l’enclave, notamment de denrées alimentaires et de fournitures médicales.
Mais pour le HCDH, la communauté internationale doit prendre des mesures concrètes pour mettre fin à « ces destructions, ces meurtres et ces déplacements insensés », et « tenir Israël responsable de ses abus graves et continus à Gaza ».
Ce lundi en fin d’après-midi, le moniteur en direct « sur le génocide perpétré par Israël » du site d’information en ligne Middle East Eye annonçait « au moins 33 morts à Gaza depuis ce matin », dont 24 dans de la principale agglomération de l’enclave. Plus de 65 400 personnes ont été tuées dans l’enclave palestinienne depuis le début de la guerre menée à Gaza par Israël en riposte aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023.
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