Guerre en Ukraine : Kiev déplore que la moitié des armes promises soient livrées en retard
Des milliers de personnes ont manifesté samedi en France pour marquer leur soutien à l'Ukraine, deux ans après l'invasion du pays par les troupes de Moscou. À Paris et dans une dizaine d'autres villes françaises, des Ukrainiens, des Français, souvent enroulés dans le drapeau jaune et bleu de l'Ukraine, se sont rassemblés pour dire leur solidarité mais aussi leur inquiétude au moment où les forces de Kiev, en manque d'armes et de munitions, sont dans une position très difficile face aux troupes russes.
Ce dimanche, l’Ukraine tient un forum pour les deux ans de l’offensive russe, au cours duquel Kiev rappelle à ses alliés occidentaux l’importance de tenir leurs engagements pour aider à leur défense.
«50% des engagements ne sont pas livrés dans les temps»
La moitié des armes occidentales promises à l'Ukraine sont livrées avec du retard, a déclaré dimanche le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov. «À l'heure actuelle un engagement n'est pas synonyme de livraison, 50% de (ces) engagements ne sont pas livrés dans les temps», a déclaré le ministre lors d'un forum consacré au deuxième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.
À cause de ces retards, «nous perdons des gens, nous perdrions des territoires», a-t-il ajouté. L'armée ukrainienne, confrontée à une situation extrêmement difficile sur le front, vient de se retirer de sa ville forteresse d'Avdiïvka (Est) après des mois de rudes combats, évoquant le manque d'homme et de munitions.
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pressé à plusieurs reprises ces derniers jours ses alliés occidentaux de livrer l'aide militaire «à temps», réclamant notamment des munitions, davantage de systèmes de défense aérienne et des avions de combat. Le président ukrainien a également estimé que les retards de livraisons d'armes avaient contribué à l'échec de la contre-offensive de Kiev de l'été 2023.
Rishi Sunak plaide pour la saisie des avoirs russes gelés
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a appelé dimanche les Occidentaux à être «plus audacieux» en saisissant les avoirs russes gelés pour les redistribuer à l'Ukraine, et plaidé pour l'envoi dans un premier temps à Kiev des intérêts issus de ces actifs. «Nous devons être plus audacieux en saisissant les centaines de milliards d'actifs russes russes gelés», a écrit le chef du gouvernement britannique dans une tribune publiée par le Sunday Times à l'occasion du deuxième anniversaire de l'invasion russe.
«Cela commence par prendre les milliards d'intérêts que génèrent ces actifs et les envoyer en Ukraine», fait valoir Rishi Sunak. «Et ensuite, avec le G7, nous devons trouver des moyens légaux de saisir les actifs eux-mêmes et envoyer également ces fonds à l'Ukraine», a-t-il ajouté. «Quel hommage ce serait au combat d'Alexeï Navalny de demander des comptes à l'Etat russe pour ses actes», a-t-il ajouté en référence à l'opposant récemment décédé dans une prison de l'Arctique russe.
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Dans leur communiqué samedi à l'issue d'un sommet virtuel sous présidence italienne, les dirigeants du G7 demandent à leurs gouvernements de continuer à travailler «sur toutes les voies possibles par lesquelles les actifs souverains russes pourraient être utilisés pour soutenir l'Ukraine, en conformité avec nos systèmes juridiques respectifs et le droit international». Ils réaffirment que «les actifs souverains russes dans (leurs) juridictions resteront immobilisés jusqu'à ce que la Russie paie pour les dégâts causés à l'Ukraine». Le 30 janvier, l'Union européenne - qui a gelé 200 milliards d'euros des avoirs de la Banque centrale de Russie - a trouvé un accord sur la première étape d'un plan visant à affecter les revenus générés par les avoirs russes gelés à la reconstruction de l'Ukraine. L'option de confisquer cet argent et de le consacrer aux efforts de reconstruction de l'Ukraine est exclue, au motif qu'elle risquerait d'ébranler les marchés internationaux et d'affaiblir l'euro.