Gaza : l'ONG Reporters sans frontières accuse Israël de "réduire les journalistes au silence pour empêcher l'information de sortir"

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a accusé mardi 22 juillet sur franceinfo Israël de "réduire les journalistes au silence pour empêcher l'information de sortir" de la bande de Gaza, alors que la situation des quelques journalistes toujours sur place se détériore fortement en raison du manque d'eau et de nourriture. "C'est pour réduire les journalistes au silence, pour empêcher l'information de sortir et décrédibiliser l'information que les journalistes de Gaza arrivent à transmettre", a dénoncé sur franceinfo Jonathan Dagher, responsable du bureau Moyen-Orient au sein de l'ONG. "Plus de 200 journalistes ont été tués par l'armée israélienne depuis octobre 2023", rappelle-t-il.

"Ces dernières semaines, la situation s'est encore plus détériorée. En plus des bombes, des massacres, des conditions de vie difficiles, les journalistes sont aujourd'hui confrontés à la famine".
"On craint pour leurs vies, pour leur sécurité, et nous appelons à lever le blocus, dont le blocus médiatique, imposé sur la bande de Gaza", a ajouté Jonathan Dagher. "Nous avons des témoignages de journalistes qui n'arrivent plus à trouver de la farine, de l'eau, du pain."

"Ils ont peur de s'évanouir devant les caméras. Même si eux vont bien, ils ont des familles, des enfants, donc ils vont passer du temps à chercher de la nourriture pour leurs proches."

Jonathan Dagher, responsable du bureau Moyen-Orient de RSF

sur franceinfo

"Le gouvernement israélien empêche les journalistes internationaux d'avoir un accès à Gaza", rappelle Jonathan Dagher. "Une des justifications que le gouvernement israélien donne est qu'il n'est pas en mesure de garantir la sécurité de ces journalistes s'ils sont à Gaza. Mais c'est une justification inadmissible, qu'on refuse, car selon nos informations, c'est l'armée israélienne qui est responsable de la mort de ces presque 200 journalistes dans la bande de Gaza." 
 
La France a demandé mardi matin que "la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer" ce qu'il se passe dans le territoire en danger de famine après 21 mois de guerre selon l'ONU et des ONG. "Nous avons l'espoir de pouvoir faire sortir quelques collaborateurs de journalistes dans les prochaines semaines", a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur France Inter, interrogé sur le cas de plusieurs collaborateurs de l'AFP sur place qui se trouvent dans "une situation effroyable", selon la direction de l'agence.