Aux municipales 2026, Marine Tondelier veut faire « polliniser » l’écologie

Aujourd’hui, près de deux millions de Français vivent dans une municipalité dirigée par un maire écologiste. Et ce n’est pas assez pour Marine Tondelier : « Tout le monde n’a pas la chance de vivre dans une ville écolo », regrette la secrétaire nationale des Écologistes qui va se lancer dans un tour de France pour faire « polliniser » l’écologie.

Après celle de 2020, son parti rêve d’une seconde « vague verte » pour des élections municipales de mars 2026, placées sous le signe de la « protection ».

« Sur la sécurité, qui est une fonction régalienne, nous n’avons pas à rougir, martèle Marine Tondelier. Nous la voulons 360 degrés, c’est-à-dire que les gamins aient à manger, que l’eau soit potable ou encore que les femmes victimes de violences soient protégées. »

En pleine période du Covid-19, c’est une centaine de communes, grandes et petites, qu’ont raflé ou conservé les écologistes. Grenoble (Isère), Lyon (Rhône), Besançon (Doubs), Poitiers (Vienne), Tours (Indre-et-Loire), Strasbourg (Bas-Rhin), Colombes (Hauts-de-Seine), L’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Louvil (Nord), Auray (Morbihan), Bègles (Gironde), Saint-Pierre-du-Vauvray (Eure)…

« Nous avons des bilans à faire valoir, rappelle Jeanne Barseghian, première édile de Strasbourg, ville hôte des Journées d’été des écologistes (JDE). Nous avons montré que nous savons concilier fin du monde et fin du mois. » D’où le lancement, ce vendredi, d’une plateforme programmatique – municipales2026.lesecologistes.fr – avec 200 propositions puisées parmi « les réussites écologistes dans les différentes communes ».

« L’écologie « punitive » est une construction médiatique »

On y trouve pêle-mêle la création d’assurance habitation publique, la limitation des véhicules surdimensionnés, la reclassification de terrains constructibles en terres agricoles, l’interdiction de la chasse le dimanche, la désimperméabilisation des places de stationnement ou encore la création d’un service funéraire de qualité avec l’établissement d’une forêt funéraire.

« Nous menons une bataille culturelle, assume Aïssa Ghalmi, secrétaire national adjoint en charge du projet. Les habitants voient bien que « l’écologie punitive » est une construction médiatique. Ce qui est punitif, c’est l’absence d’écologie. »

Les Verts veulent mettre à profit cette expérience du mandat municipal 2020-2026 pour conquérir de nouvelles villes, comme Caen (Calvados) et Lorient (Morbihan). Mais aussi, au sein d’un rassemblement de la gauche dont ils ne seraient pas tête de liste, faire basculer d’autres municipalités comme Saint-Etienne (Loire) ou Roubaix (Nord).

« Dans les villes où la cogestion s’est bien déroulée et que le maire sortant repart, il faut conserver, a minima, le même périmètre », assure l’eurodéputé David Cormand, proche de Marine Tondelier.

C’est le cas à Rennes (Ille-et-Vilaine), Rouen (Seine-Maritime) ou Nantes (Loire-Atlantique) où, selon nos informations, un accord avec le PS et le PCF a été conclu pour soutenir Johanna Rolland.

En revanche, à Montpellier (Hérault), les Écologistes présenteront une liste face au sortant socialiste Michaël Delafosse qui avait retiré leur délégation aux élus verts. Et à Paris, Anne Hidalgo ne se représentant pas pour un troisième mandat, David Belliard ambitionne d’être le premier maire écologiste de la capitale alors que des discussions ont lieu avec les insoumis, les communistes et les socialistes (lesquels refusent une liste commune avec les premiers cités).

L’union en 2026 pour consolider le rassemblement de 2027

Autre configuration à Lille (Nord) où les Écologistes feront cavaliers seuls, portés par Stéphane Baly, pour renverser la majorité socialiste à laquelle ils ne participaient plus. « Après quatre mandats de Martine Aubry, il y a besoin d’un nouveau souffle avec une triple responsabilité : construire un nouveau cycle de gouvernance, proposer un projet mobilisateur pour retrouver de l’enthousiasme et construire le rassemblement au 2e tour », pense Stéphane Baly.

Fidèles à leur mantra unioniste, les Écologistes souhaitent tout de même donc des rassemblements « les plus larges possibles ». Une façon aussi de s’appuyer sur cette échéance locale pour permettre une alliance étendue pour la présidentielle de 2027.

Oui, on s’en doute : vous en avez assez

Voir ces messages d’appel au don, ça peut être pénible. Nous le savons. Et on doit bien vous avouer que nous préférerions ne pas avoir à les écrire…

Mais voilà : c’est crucial pour l’Humanité. Si ce titre existe toujours aujourd’hui, c’est grâce au financement régulier de nos lectrices et lecteurs.

  • C’est grâce à votre soutien que nous pouvons exercer notre métier avec passion. Nous ne dépendons ni des intérêts d’un propriétaire milliardaire, ni de pressions politiques : personne ne nous dicte ce que nous devons dire ou taire.
  • Votre engagement nous libère aussi de la course aux clics et à l’audience. Plutôt que de chercher à capter l’attention à tout prix, nous choisissons de traiter les sujets que notre rédaction juge essentiels : parce qu’ils méritent d’être lus, compris, partagés. Parce que nous estimons qu’ils vous seront utiles

À l’heure actuelle, moins d’un quart des lectrices et lecteurs qui viennent plus de 3 fois sur le site par semaine nous aident à financer notre travail, par leur abonnement ou par leurs dons. Si vous voulez protéger le journalisme indépendant, s’il vous plaît, rejoignez-les.