Gaza : Israël tue près de 700 Palestiniens en moins d’une semaine, frappe un hôpital à Khan Younès, ordonne des déplacements de civils à Rafah… avec la bénédiction des États-Unis

Alors que Benyamin Netanyahou poursuit sa fuite en avant autoritaire en Israël avec le vote d’une motion de censure, première étape vers une destitution, contre la procureure générale, Gali Baharav-Miara, il continue également son entreprise génocidaire dans la bande de Gaza. Cinq jours après la rupture du cessez-le-feu par le gouvernement israélien, son armée a bombardé dimanche 23 mars l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien.

Pour justifier son tir sur une structure de santé, l’armée israélienne évoque une « frappe de précision sur un terroriste clé du Hamas qui opérait au sein du complexe » hospitalier et renvoie la responsabilité au mouvement islamiste, lui reprochant d’« exploite (r) les infrastructures civiles en mettant en danger la population de Gaza ». Le Hamas a, de son côté, déclaré dans un communiqué qu’Ismaïl Barhoum, un membre de son bureau politique, avait été tué. Il était soigné à l’hôpital Nasser, a précisé l’organisation, « après avoir été grièvement blessé lors d’une frappe aérienne sur son domicile à Khan Younès mardi ».

Plus de 50 000 victimes depuis le début de la guerre

Selon le ministère de la Santé du Hamas, ce bombardement a également tué un jeune homme de 16 ans qui avait été opéré vendredi, et fait plusieurs blessés « dont du personnel médical touché à des degrés divers ». Depuis la reprise de l’offensive israélienne le 18 mars, au moins 673 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, selon la même source dont les estimations sont jugées fiables par l’ONU et qui dénombre au total 50 021 victimes depuis le déclenchement de la guerre, après l’attaque terroriste du 7 octobre 2023.

Après avoir coupé l’entrée de l’aide humanitaire le 2 mars, puis cessé de fournir en électricité la principale station de dessalement d’eau, aggravant une situation déjà catastrophique pour les quelque 2,4 millions d’habitants de Gaza, Israël a également repris ses ordres d’évacuations dans certaines zones poussant les Gazaouis à un énième déplacement sous peine d’être bombardés.

Reprise des ordres d’évacuation

Via des tracts lâchés par drone sur Rafah dans le sud de Gaza, les habitants du quartier de Tel al-Sultan ont notamment reçu un tel ordre. « Ils ont tiré sur nous toute la nuit et nous ont ordonné de partir au matin. Puis ils nous ont tirés dessus dans la rue », a rapporté à l’AFP Aïda Abou Shahir, une déplacée, en fuyant Rafah, qui a « perdu la trace de (sa) fille, de son mari et de leurs enfants dans la rue ».

« L’offensive militaire d’Israël a causé d’effroyables pertes en vies humaines. Tant que cette guerre se poursuivra, les deux parties seront perdantes », a dénoncé la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, le même jour à son arrivée en Israël, où elle va réclamer un « retour immédiat » à l’accord de cessez-le-feu pour stopper la « destruction de Gaza ». « La souffrance doit cesser », a-t-elle ajouté sans pour autant annoncer de leviers sur lesquels l’Europe serait prête à agir pour mettre un terme au massacre.

Des mesures qui sont pourtant d’autant plus indispensables que les États-Unis ont à nouveau répété leur soutien au gouvernement de Benyamin Netanyahou. Dimanche, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a ainsi « exprimé le soutien sans faille des États-Unis à Israël et sa politique », lors d’un entretien avec le premier ministre, selon le bureau de ce dernier. Les deux alliés avancent également main dans la main dans leur projet d’expulsion des Palestiniens de Gaza, pourtant contraire au droit international. Après les déclarations de Donald Trump qui veut envoyer les Gazaouis en Égypte ou en Jordanie pour faire de leur terre la « Riviera du Moyen-Orient », le ministère israélien de la Défense a annoncé la création d’une administration dédiée au « départ volontaire des habitants de Gaza vers un pays tiers ».

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