Football féminin : pourquoi certains clubs envisagent de se séparer de leurs sections féminines

Alors que l’équipe de France féminine de football en s’imposant en Norvège (2-0) début avril validait son ticket pour le final four de la Ligue des Nations, que les filles dirigées par Laurent Bonadei seront à l’Euro début juillet en Suisse et enfin que les Lyonnaises bien que battues en demi-finale de la Coupe d’Europe par les Gunners au Groupama Stadium (1-4) font encore parties du haut du pavé européen, le football féminin dans les clubs français est très loin d’être en grande forme.

Le président de la Ligue de football féminine (LFFP), Jean-Michel Aulas, a en effet alerté le 17 avril dernier que l’édifice pouvait s’effondrer à tout moment, tant le football féminin est impacté par effet boomerang par la baisse des droits TV qui touche les clubs masculins. Les capitaines des clubs d’Arkema Première Ligue et de seconde ligue ont ainsi été conviées à l’assemblée générale de la LFFP, qui se déroulait ce lundi soir juste avant la cérémonie des Trophées LFFP afin de faire le point sur une situation des plus préoccupantes.

L’aide de racheteurs étrangers

En effet, selon Jean Michel Aulas plusieurs clubs envisageraient l’arrêt de leur section féminine eu égard à la situation délicate traversée par le foot masculin en raison de la crise des droits télévisions. Selon L’Equipe, huit clubs de Ligue 1 et Ligue 2 y songeraient dont Montpellier, Reims, Le Havre, Marseille et Guingamp. Sale coup pour un football féminin qui était en plein essor. Selon RMC Sports, la LFFP serait sur le point d’entamer des démarches avec d’éventuels repreneurs et fonds d’investissement afin de sauver ce qui pourra l’être.

Le patron de la Ligue de football féminine se voulait malgré tout rassurant et optimiste pour l’avenir, face à ces possibles désengagements. « On a préparé cette alternative et fait en sorte que si des clubs sont en difficulté, on puisse leur proposer la possibilité de faire rentrer un certain nombre de partenaires pour les aider. Des partenaires, en particulier étrangers, sont prêts à investir dans le football féminin. », a-t-il ainsi affirmé avant d’ajouter : « Si les clubs masculins professionnels ne veulent pas se lancer plus en avant dans l’aventure du football professionnel féminin, il faut permettre, comme dans un certain nombre d’autres pays, que des investisseurs, extérieurs au football masculin, puissent, puisqu’ils en ont envie, venir investir dans le football féminin. »

Quoi qu’il en soit dans un moment où le sport féminin dans son ensemble se bat pour avoir la place qu’il mérite largement, un tel coup d’arrêt dans le football serait un mauvais signal. En octobre 2023, le président de la FFF Philippe Diallo avait annoncé vouloir atteindre les 500.000 licenciées soit le double d’aujourd’hui. Quel message serait envoyé aux jeunes filles, qui rêvent de devenir un jour professionnelles, si nombre de clubs de division 1 fermaient leurs sections féminines afin de sauver leurs équipes masculines ?

Le média que les milliardaires ne peuvent pas s’acheter

Nous ne sommes financés par aucun milliardaire. Et nous en sommes fiers ! Mais nous sommes confrontés à des défis financiers constants. Soutenez-nous ! Votre don sera défiscalisé : donner 5€ vous reviendra à 1.65€. Le prix d’un café.
Je veux en savoir plus !