Meta confie à l’intelligence artificielle l’évaluation des risques de ses produits
Depuis 2012, un accord passé avec la commission fédérale du commerce américaine impose à Meta d’évaluer les risques de chaque nouveau produit, notamment leur impact sur les adolescents, la vie privée ou la propagation de contenus toxiques. Jusqu’à présent, cette tâche était assurée par des équipes humaines. D’après NPR, la radio publique américaine, Meta compte désormais confier 90% de cette évaluation à un programme d’intelligence artificielle.
Un service interne remplira un formulaire avec des questions spécifiques sur un projet et obtiendra presque instantanément une réponse sur la validation de l’idée et les modifications à apporter.
Les motivations de Meta pour recourir à l’IA
Meta justifie ce choix en expliquant : "À mesure que les risques et nos programmes évoluent, nous améliorons nos procédés d’identification des risques et fluidifions les prises de décision", indique la société dans un communiqué. Elle précise toutefois que la technologie sera utilisée principalement pour des décisions mineures, et que pour les problématiques complexes, elle continuera de s’appuyer "sur l’expérience humaine".
Ce recours à l’intelligence artificielle devrait surtout permettre à Meta de lancer ses produits plus rapidement sur le marché. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de la décision de début d’année de supprimer les fact-checkers, suggérant une volonté de réduire les contraintes ralentissant l’entreprise. Selon NPR, cette nouvelle organisation ne concernera pas immédiatement l’Union européenne, le siège européen de Meta en Irlande étant soumis à des règles plus strictes émanant de Bruxelles.
Les doutes d’un ancien employé
Cette automatisation ne fait pas l’unanimité. Un ancien employé de Meta émet des réserves sur la différence entre "aller plus vite et aller trop vite". Il redoute que des examens moins minutieux et l’accélération des mises sur le marché augmentent les risques. Il souligne aussi que les ingénieurs et développeurs, bénéficiaires directs de ces changements, ne sont pas spécialistes des questions de vie privée. Ces derniers sont évalués sur leur efficacité, c’est-à-dire sur la qualité des produits développés et la rapidité de leur mise en œuvre, explique cet ancien directeur de l’innovation de Meta.