Israël assure qu'"environ 300 000" Palestiniens ont quitté Rafah depuis lundi
L'armée israélienne a annoncé samedi 11 mai qu'"environ 300 000" Palestiniens avaient quitté les quartiers est de Rafah, dans la lisière sud de la bande de Gaza, depuis l'ordre d'évacuation qu'elle a lancé le 6 mai.
"Jusqu'à présent, environ 300 000 habitants se sont déplacés vers la zone humanitaire d'Al-Mawasi", à quelques kilomètres plus à l'ouest, indique dans un communiqué l'armée qui prépare une offensive terrestre dans cette ville où, selon l'ONU, quelque 1,4 million d'habitants, en majorité poussés là par les combats, s'entassent.
Vendredi, des responsables de l'ONU indiquaient que 30 000 personnes fuyaient "chaque jour" la ville de Rafah, et qu'elles étaient plus de 110 000 à avoir cherché refuge ailleurs sur l'étroit territoire palestinien ravagé par plus de sept mois de guerre.
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L'armée israélienne entend éliminer à Rafah les derniers bataillons du Hamas encore existant selon elle. Elle a notamment procédé dans la nuit de vendredi à samedi à d'intenses frappes aériennes, notamment dans le quartier d'Al-Salam, près du point de passage de Rafah, selon des témoins.
Farid Abou Eida, qui avait fui la ville de Gaza pour Rafah, est contraint de trouver un nouveau refuge. "La situation devient de plus en plus dangereuse et les bombardements se rapprochent. Nous ne savons pas où aller. Il n'y a plus d'endroit sûr."
Des évacuations condamnées par la communauté internationale
Samedi, l'armée a lancé un nouvel appel aux Palestiniens pour qu'ils évacuent des quartiers supplémentaires de l'est de Rafah. Et selon des témoins, des habitants commençaient à préparer leurs affaires pour partir.
Les ordres d'évacuation et les bombardements intenses de l'armée sur l'est de Rafah ont suscité l'inquiétude de la communauté internationale.
Les ordres d'évacuation ont été qualifiés d'"inacceptables" par le président du Conseil européen Charles Michel, qui a appelé Israël à ne pas mener une "opération terrestre à Rafah".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre une "catastrophe humanitaire colossale" en cas d'assaut à Rafah, ville considérée par Israël comme le dernier bastion du Hamas dans le territoire palestinien.
Le président américain, Joe Biden, a menacé lui de cesser certaines livraisons d'armes à Israël, dont les États-Unis sont le plus proche allié, en cas d'offensive majeure.
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Dans le nord de la bande de Gaza, l'armée a également émis des ordres d'évacuation de Jabaliya et Beit Lahia, et fait état d'une "opération d'envergure" dans le quartier de Zeitoun dans la ville de Gaza. Selon elle, le Hamas "essaye de se reconstruire" dans plusieurs zones.
Avec AFP
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