Une lueur d'espoir pour les habitants de la bande de Gaza, ou une simple goutte d'eau dans l'océan ? Après des jours de condamnations internationales sur son offensive militaire et les restrictions de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, Israël a annoncé plusieurs mesures dans le territoire ravagé par plus de 21 mois de guerre.
L'armée israélienne a d'abord annoncé que les largages aériens d'aide humanitaire allaient reprendre, avant de procéder à un premier parachutage dans la nuit de samedi à dimanche. "Sept lots d'aide contenant de la farine, du sucre et des conserves" ont été parachutés "en coordination avec des organisations internationales", selon un communiqué de l'armée, qui maintient qu'"il n'y a pas de famine dans la bande de Gaza". Le Royaume-Uni et les Emirats arabes unis ont également annoncé qu'ils participeraient à larguer de l'aide humanitaire.
Sur franceinfo, Médecins sans frontières (MSF) "regrette ce type d'interventions qui ne servent pas à grand-chose, qui sont extrêmement ponctuelles et qui restent non organisées". Le Programme alimentaire mondial estime que près d'un tiers des Gazaouis ne mange pas plusieurs jours de suite, et réclame qu'au moins 100 camions humanitaires rentrent dans le territoire chaque jour.
De premiers camions humanitaires passent la frontière
Des "couloirs permanents" doivent également mis en place "de 6 heures à 23 heures pour permettre le passage en toute sécurité des convois de l'ONU et des organisations d'aide humanitaire", une annonce "coordonnée avec [ces organisations] après des discussions", affirme l'armée israélienne dans un autre communiqué dimanche matin. De premiers camions chargés d'aide ont traversé le jour même la frontière depuis l'Egypte par le terminal de Rafah, avant le point de passage israélien de Kerem Shalom, a constaté un journaliste de l'AFP. Certains arboraient le logo du Croissant-Rouge égyptien, d'autres le drapeau des Emirats arabes unis, et la Jordanie a annoncé avoir envoyé un convoi de 60 camions transportant 962 tonnes de denrées alimentaires et de farine.
L'armée affirme aussi qu'une usine de dessalement de l'eau de mer située à Gaza a été reconnectée au réseau électrique israélien. Depuis le 2 mars dernier, Israël impose un blocus de l'aide humanitaire, très partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.
Une "pause tactique" quotidienne à but "humanitaire" a ensuite été annoncée par l'armée israélienne. Elle doit être effective le jour même, de 10 heures à 20 heures (heure locale) "tous les jours jusqu'à nouvel ordre", et uniquement dans les zones de la bande de Gaza où il n'y a "pas d'opérations militaires", à savoir Al-Mawasi, Deir al-Balah et la ville de Gaza. Un porte-parole de l'armée israélienne précise bien que "les combats ne s'arrêtent pas" en dehors de ces zones.