Largage d'aide humanitaire à Gaza : "Ce type d'interventions ne servent pas à grand-chose", déplore Médecins sans frontières

Israël a repris le parachutage d'aide humanitaire à Gaza. Médecins sans frontières (MSF) "regrette ce type d'interventions qui ne servent pas à grand-chose, qui sont extrêmement ponctuelles et qui restent non organisées", a réagi Amande Bazerolle, responsable des opérations d’urgence de l'ONG à Gaza, sur franceinfo dimanche 27 juillet.

Dans la nuit de samedi à dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir parachuté "sept lots d'aide contenant de la farine, du sucre et des conserves" sur Gaza. "On ne sait pas qui va les récupérer, ça ne sera forcément pas les personnes les plus vulnérables", a critiqué Amande Bazerolle. Elle rappelle qu'il n'y a que "15% du territoire" palestinien ravagé par plus de 21 mois de guerre "qui est accessible aux gens". "C'est extrêmement dangereux ce type de largage, alerte-t-elle. "On l'a vu dans le passé, ça avait fait des blessés et des morts."

"La voie terrestre doit être ouverte en quantité suffisante"

L'ONU, par la voix de Philippe Lazzarini, chef de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a aussi estimé samedi que la reprise des parachutages constituait une réponse "inefficace" à la catastrophe humanitaire en cours. "Aujourd'hui, tout ce qui est mis en place par les Israéliens, hélas, finit dans un carnage et dans un bain de sang", condamne Amande Bazerolle. La responsable des opérations d’urgence de MSF à Gaza souhaiterait plutôt voir des convois terrestres amener de l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne. "La voie terrestre doit être ouverte en quantité suffisante", plaide-t-elle, avec "des frontières ouvertes et en laissant ceux qui savent le faire travailler".

Depuis de nombreuses semaines, l'ONU et des ONG s'alarment sur une flambée de la malnutrition infantile et d'un risque de famine généralisée pour les deux millions de Gazaouis. "Après avoir été complètement dénutris pendant très longtemps, il faut les accompagner dans la nutrition. C'est extrêmement dangereux également de réintroduire la nourriture et de la réintroduire de manière trop importante et trop rapidement, rappelle Amande Bazerolle. Tout ça doit être accompagné aujourd'hui et c'est deux millions de personnes qui doivent être hélas aussi réintroduits dans la renutrition pour être sûrs que ça ne les met pas encore plus en danger."