Guerre en Ukraine : Washington et Londres n’ont pas annoncé l'utilisation de missiles à longue portée occidentaux contre la Russie

Guerre en Ukraine : Washington et Londres n’ont pas annoncé l'utilisation de missiles à longue portée occidentaux contre la Russie

Le président américain Joe Biden rencontre le premier ministre britannique Keir Starmer à la Maison-Blanche , le 13 septembre 2024. Kevin Lamarque / REUTERS

Volodymyr Zelensky réclame à ses alliés de lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires, sujet épineux qui figurait au menu d'une rencontre entre Joe Biden et Keir Starmer vendredi.

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La tension est forte entre Moscou et les alliés occidentaux de l'Ukraine, à propos d'un éventuel feu vert à l'utilisation par Kiev de missiles à longue portée contre la Russie. Le sujet épineux était au menu vendredi de la visite du premier ministre britannique Keir Starmer à la Maison-Blanche. Mais, alors que la presse britannique annonçait une possible décision à l’issue de la rencontre, aucune déclaration n'a été faite de la part des dirigeants américain et britannique. «Starmer s'apprête à quitter les États-Unis sans l'approbation des frappes de Storm Shadow par l'Ukraine», titre ainsi le média britannique The Telegraph ce samedi.

«Les États-Unis s'engagent à être à vos côtés pour aider l'Ukraine à se défendre contre l'agression russe», a simplement déclaré Joe Biden. Interrogé sur les déclarations de Vladimir Poutine jeudi affirmant que si les Occidentaux autorisaient l'Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à plus longue portée, cela signifierait que «les pays de l'Otan sont en guerre contre la Russie», le président américain a assuré qu'il ne «pensait pas beaucoup à Poutine».

«Une occasion de se parler»

«Les prochains mois et semaines pourraient être décisifs» dans la guerre, a averti de son côté Keir Starmer. À l’issue de la rencontre, il a déclaré qu'elle «était une occasion de se parler, pas d'une étape ou d'une tactique précise, mais de la stratégie en Ukraine», en signalant que la discussion continuerait, avec d'autres alliés, à l'occasion de la prochaine Assemblée générale des Nations unies.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé le même jour ses alliés d'avoir «peur» d'évoquer la possibilité d'abattre eux-mêmes des drones et des missiles russes dans le ciel ukrainien, alors que son pays est confronté à une multiplication d'attaques aériennes. Il a annoncé qu'il rencontrerait ce mois-ci le président américain Joe Biden pour lui présenter «un plan pour la victoire» de l'Ukraine. 

Le président ukrainien réclame à ses alliés de lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires jugées «légitimes», comme des bases aériennes d'où décollent les avions bombardant l'Ukraine. Jusqu'ici, les Occidentaux, Américains en tête, freinent, craignant qu'une telle décision ne puisse être vue par la Russie comme une escalade.

«Se défendre efficacement»

Mardi, Joe Biden avait assuré que les États-Unis «travaillaient» à autoriser l'Ukraine à utiliser des missiles à plus longue portée contre la Russie. Washington autorise actuellement Kiev à ne frapper que des cibles russes dans les parties occupées de l'Ukraine et certaines dans les régions frontalières russes directement liées aux opérations de combat de Moscou.

Selon des médias britanniques, Joe Biden, qui craint un conflit nucléaire, est prêt à autoriser l'Ukraine à déployer des missiles britanniques et français utilisant la technologie américaine, mais pas les missiles américains eux-mêmes. Dans ce contexte de tensions, le service de sécurité russe (FSB) a annoncé vendredi avoir retiré l'accréditation de six diplomates de l'ambassade britannique à Moscou, soupçonnés d'espionnage. Des accusations «totalement infondées», a répliqué le ministère britannique des Affaires étrangères.