Sacrifier François Bayrou pour désamorcer la colère sociale ne suffira pas

Alors que le premier ministre aurait pu profiter des quelques semaines avant la rentrée parlementaire pour lâcher des miettes et tenter de s’assurer ainsi d’échapper à la censure, le choix d’accélérer le calendrier en demandant un vote de confiance le 8 septembre ressemble à un coup de poker mal maîtrisé.

Qui peut raisonnablement penser qu’imposer un vote de confiance avec pour seul argument « moi ou le chaos » sera une stratégie gagnante ? Pour les oppositions, ne pas voter contre la confiance – donc s’abstenir – serait synonyme de soutien sans participation.

D’ailleurs, l’ensemble des forces d’opposition ont rapidement déclaré qu’elles voteraient contre. Il faut donc admettre que le choix de se soumettre à un vote de confiance a un autre but que de sauver le soldat Bayrou et son budget. C’est un gambit pitoyable.

La vérité est que la convocation en urgence du Parlement est une tentative désespérée de désamorcer la colère sociale et populaire qui enfle dans le pays.

La pétition de l’intersyndicale déjà signée par plus de 350 000 personnes, les multiples mobilisations sociales dans diverses professions, la mobilisation du 10 septembre et ses revendications de justice sociale et fiscale, l’engagement de l’ensemble des forces de gauche pour faire réussir la riposte et, pour l’instant, la mise hors jeu du RN, qui ne peut accepter de faire payer les riches… autant d’éléments qui prouvent l’existence d’une aspiration à un changement profond et portent une perspective potentielle de transformation structurelle de la société.

Et c’est cela qui terrifie les tenants de l’ordre établi. En programmant la chute du gouvernement le 8 septembre, Bayrou et Macron espèrent gagner du temps et ouvrir une nouvelle période d’incertitude politique qui privera la colère populaire d’objets contre lesquels s’exprimer.

Déjouer la manœuvre implique de ne rien lâcher en termes de revendication et de rassemblement pour les mouvements sociaux et populaires en cours et à venir. Pour les organisations politiques de gauche, il s’agit d’être à la hauteur du moment pour commencer à redonner une perspective et une cohérence transformatrice. La Fête de l’Humanité sera une des grandes occasions pour lier tous ces fils et commencer à tisser un autre avenir.

Aux côtés de celles et ceux qui luttent !

L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité

  • En exposant la violence patronale. 
  • En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire. 
  • En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie. 

Vous connaissez d’autres médias qui font ça ?  
Je veux en savoir plus !