« Cela n’augure rien de bon pour l’avenir » : la taille maximale de la banquise de l’Arctique n’a jamais été aussi réduite
Un nouveau signe, s’il en fallait, du réchauffement climatique. Le pic d’étendue de la banquise de l’Arctique, soit la surface maximale qu’elle peut occuper, est cette année le plus bas que les scientifiques n’ont jamais enregistré, selon le rapport d’un observatoire américain de référence. Cette banquise de mer, qui se forme sur une partie de l’océan Arctique autour du pôle Nord, entre le Groenland, l’Alaska américaine, le Nord canadien et les côtes nord de la Russie, atteint chaque année en mars sa taille maximale.
En 2025, les scientifiques du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) estiment que la banquise de l’Arctique a atteint son pic d’étendue le 22 mars avec une étendue évaluée à 14,33 millions de kilomètres carrés. En plus de 40 ans de surveillance satellite, soit depuis le début des relevés, jamais cette surface n’avait été si faible.
« Ce nouveau record » illustre une « perte continue »
Le précédent plus bas avait été établi à 14,41 millions de kilomètres carrés en 2017. « Ce nouveau record bas est encore un indicateur de la façon dont la glace de mer Arctique a fondamentalement changé » et illustre « la perte continue » de cette glace de mer, souligne Walt Meier, scientifique du NSIDC, dans un communiqué. « Nous allons entrer dans la prochaine saison estivale avec moins de glace », relève Linette Boisvert, spécialiste de la surveillance de la glace de l’Arctique à la Nasa. Et la chercheuse d’alerter : « Cela n’augure rien de bon pour l’avenir », rapporte l’Agence France-Presse.
Chaque hiver, la banquise – glace formée par le gel de l’eau de mer –, peine de plus en plus à se reformer en raison de réchauffement climatique. La zone boréale arctique s’est réchauffée environ quatre fois plus rapidement qu’ailleurs sur Terre ces quarante dernières années, selon une étude publiée le 16 janvier dans Geophysical Research Letters. La hausse des températures mondiales affecte en effet disproportionnellement les pôles. En février, la température moyenne enregistrée près du pôle Nord était de 11 °C supérieure aux normales recensées entre 1991-2020.
Vers une bataille de l’Arctique
Début mars, le réseau européen Copernicus publiait lui aussi un rapport sur la banquise autour des deux pôles. Son étendue cumulée avait atteint un nouveau minimum historique en février. Le 21 mars, l’Organisation météorologique mondiale (OMM), institution spécialisée de l’ONU, alertait sur la fonte des glaciers dans le monde. Toutes les régions glaciaires ont ainsi enregistré une perte de masse nette en 2024, pour la troisième année consécutive, mettant en péril la « survie » de l’Humanité.
Les rapports, relevés et communiqués, alertant sur le réchauffement climatique se suivent et se ressemblent dangereusement. Pourtant, malgré l’urgence de la situation, aucun changement de modèle économique, social, politique, ne semble être envisagé par les gouvernements et les institutions internationales. Pire, la fonte des glaces présente même une aubaine pour les capitalistes et les va-t-en-guerre.
À mesure que la calotte glaciaire disparaît, Chine, États-Unis et Russie avancent leurs pions : la région représente un atout majeur en raison de sa situation géographique et de sa rapide transformation. La réduction de l’étendue de banquise ouvre de nouvelles voies maritimes pour les bâtiments militaires et les cargos commerciaux. Alors, qu’importent les risques environnementaux, la fonte des glaces précipite la bataille mondiale de l’Arctique.
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