Contre l’augmentation de la mortalité infantile, le gouvernement annonce la mise en place de registres de naissances
C’est une première réponse à l’inquiétante augmentation de la mortalité infantile qui touche la France depuis 2020. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé à l’Assemblée nationale, ce jeudi 27 mars, être « en train de mettre en place les registres des naissances et de décès et le déploiement au niveau local de revue de morbi-mortalité de façon à regarder et étudier chacun des décès parce que c’est comme cela que nous pourrons apporter des réponses concrètes ». En 2024, ce taux était de 4,1 décès pour 1 000 naissances, contre 3,5 il y a quatre ans.
« Un berceau vide et des vies brisées, voilà ce que signifie pour 2 800 familles la mortalité infantile en France en 2024, a rappelé Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, avant cette annonce. Depuis 2020, la hausse se fait vertigineuse : la France, qui a longtemps fait partie du trio de tête, est maintenant classée 23e sur 27 en Europe, entre la Pologne et la Bulgarie. Qu’avez-vous fait madame la ministre pour endiguer cette terrible réalité ? Rien, vous l’accélérez même en continuant à fermer les maternités, à couper les budgets, à dégrader les conditions de travail des soignants. Pour les familles les plus précaires, la réduction de la protection maternelle et infantile fait des ravages alors que la pauvreté explose ». Et de l’interpeller : « Allez-vous enfin mettre en place les registres nationaux de naissances pour que le système de santé périnatal cesse de fonctionner à l’aveugle ? ».
Un tableau de bord indispensable
Par une tribune publiée le 15 mars dernier dans les colonnes de Libération, et rédigée par Anthony Cortes (journaliste à l’Humanité) et Sébastien Leurquin, auteurs du livre-enquête « 4,1 – Le scandale des accouchements en France » (Buchet-Chastel), un collectif de 70 parlementaires, soignants et parents exigeait cette réponse du gouvernement.
« Un problème majeur empêche de saisir la responsabilité précise de tous les facteurs : la France ne dispose pas d’un outil de mesure adapté, peut-on lire dans ce texte. Un tel outil existe pourtant dans plusieurs pays voisins. Il s’agit des registres de naissance. Ces derniers recueillent et évaluent une multitude d’éléments statistiques et épidémiologiques poussés autour de l’accouchement. Permettant ainsi aux chercheurs de comprendre précisément les phénomènes à l’œuvre en croisant données socio-économiques, médicales, environnementales, comportementales… La mise en place de ce véritable tableau de bord est la première des étapes pour identifier les failles et, ensuite, mettre en place des politiques publiques adaptées ». Si la mise en place de cet outil a été obtenue, la ministre n’a cependant pas précisé de calendrier.
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