Elon Musk, Jeff Bezos, Nasa… L’espace, nouvelle frontière du capitalisme
« Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité », avait pontifié Neil Armstrong alors qu’il posait le pied sur la Lune le 21 juillet 1969. Cinquante-cinq ans plus tard, le temps des pionniers semble bien loin tant la conquête spatiale est désormais l’affaire de businessmen. « Un petit pas pour la Nasa, un grand pas pour mon compte en banque », pourrait s’enorgueillir Elon Musk à chaque décollage de son lanceur Falcon 9 comme à chaque utilisation de son cargo automatique Dragon vers la Station spatiale internationale.
Depuis le lancement sous la présidence de George W. Bush dans les années 2000 du « New Space », cet espace nouveau est devenu la nouvelle frontière du capitalisme financiarisé pompeur d’argent public. Irénée Régnauld et Arnaud Saint-Martin parlent même d’« astrocapitalisme » dans leur dernier ouvrage. Pour les deux chercheurs, « la représentation d’un milieu spatial propulsé par la coopération scientifique et l’exploration désintéressée » a cédé la place à « la notion de “solution spatiale”, qui décrit les stratégies d’expansion géographique du capitalisme, à la recherche de nouveaux marchés et de débouchés plus ou moins spéculatifs ».