Ukraine : Bardella n’est plus en faveur d’une sortie du commandement intégré de l’Otan en 2027 «si la guerre est toujours en cours»
Changement de pied au Rassemblement national. Dans son programme présidentiel de 2022, Marine Le Pen ambitionnait, si elle était élue à la fonction suprême, que la France prenne sur le plan militaire «la mesure de ses responsabilités et opte pour une politique des mains libres». «Cela suppose que la France se retire du commandement intégré de l'OTAN», exhortait la prétendante nationaliste. Mais l’enlisement de la guerre en Ukraine depuis deux ans a eu raison de la position du parti à la flamme. Qui, confronté à la nouvelle donne géopolitique, n’en finit plus de devoir ajuster ses anciennes propositions. Invité jeudi soir du «PlayBook Paris Election« de Politico, dans le cadre de la campagne des européennes, le président du Rassemblement national a opéré un léger virage. Bien loin d’être anodin.
Dans l’hypothèse où le RN accéderait au pouvoir en 2027, la France quitterait-elle le commandement militaire intégré de l’alliance atlantique - instance qu’elle avait réintégrée en 2008 sous la présidence Sarkozy ? «Si la guerre est toujours en cours, non», a répliqué l’eurodéputé du RN. Pour Jordan Bardella, «le programme que (son parti) a toujours défendu ne tenait pas compte de la guerre» qui fait rage à l’est de l’Europe. Comme une manière de mieux s’institutionnaliser sur la scène internationale, le jeune responsable de 28 ans n’entend pas «changer les traités en période de guerre». «Quel sera l’avenir de l’Otan ? Nous n’avons pas la réponse. Celui qui a l’a est très certainement de l’autre côté de l’Atlantique», a fait valoir le leader nationaliste en référence à la présidentielle américaine qui se déroulera en novembre 2024.
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L’élection «possible et probable de Trump»
«Ce que décidera ou ne décidera pas les États-Unis» pourrait ainsi être chamboulé par «l’élection probable et possible de Donald Trump» face à l’actuel locataire de la Maison-Blanche Joe Biden. Le candidat des Républicains ayant menacé de ne plus protéger les pays membres de l’Otan, voire d’encourager la Russie à les agresser, si ces derniers ne payaient pas leurs dus aux États-Unis, le patron du RN prend ses distances avec le milliardaire. «Mon cœur allait plutôt à Trump», mais «en l’état actuel», son élection ne serait «pas nécessairement» une bonne chose pour les intérêts français, considère le parlementaire européen, notamment sur les exportations des produits viticoles français. Avant d’exprimer officiellement son choix, Jordan Bardella compte s’en remettre aux programmes des deux prétendants.