Guillaume Tabard: «Le Rassemblement national face aux contraintes du favori»
Personne ne doute de la première place du Rassemblement national aux européennes. Contrairement à 2019, les macronistes ne se donnent plus pour objectif de le dépasser, mais de réduire au minimum l’écart avec lui. De même personne ne doute que Marine Le Pen - ou Jordan Bardella si d’aventure un changement de candidat devait s’envisager - soit au second tour de la prochaine présidentielle. La seule question est de savoir si sa victoire est juste possible ou carrément inéluctable.
Quelle formation politique se plaindrait d’être la favorite des prochains scrutins nationaux? Pour le RN, ce statut envié s’accompagne cependant de contraintes nouvelles pour lui. À commencer par une forme de révolution culturelle. Durant cinquante ans, le parti lepéniste s’est posé en s’opposant. Il s’est renforcé par la faiblesse des autres. Il a consolidé le socle de ses soutiens en réaction à l’opprobre jeté sur lui par ses adversaires. Positions minoritaire et victimaire se conjuguaient pour susciter un rejet…