Nouveau véto états-unien à l’ONU, Macron s’adresse aux Israéliens : les dernières actualités diplomatiques sur Gaza

Sixième véto pour un cessez-le-feu à Gaza au Conseil de sécurité des Nations unies, qui réunissait les quatorze pays membres. Il ne fallait pas s’attendre à autre chose de la part de l’indéfectible allié du gouvernement israélien : les États-Unis ont à nouveau opposé un véto à un texte présenté au Conseil de sécurité, dans la soirée du jeudi 18 septembre. Le texte évoquait un « cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Gaza », ainsi que la libération immédiate et inconditionnelle des otages.

Les raisons invoquées par l’ambassadrice américaine à l’ONU, Morgan Ortagus, sont toujours la « non-condamnation du Hamas », mais aussi le fait que la résolution « échoue à reconnaître la réalité sur le terrain, le fait qu’il y a eu une augmentation importante du flot d’aide humanitaire ». Une déclaration cynique, alors que chaque jour, des Gazaouis meurent de faim à cause de la famine imposée par l’armée israélienne. Et que d’autres sont tués lors des distributions d’aide alimentaire organisée par la Fondation pour Gaza, mise sur pied par les États-Unis et Israël pour court-circuiter les ONG et l’ONU.

Macron critique Netanyahou

À trois jours de l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies, où la conférence pour une solution à deux États doit aboutir à la reconnaissance de l’État de Palestine par plusieurs pays dont la France, le nouveau véto états-unien a provoqué la colère de plusieurs pays. L’ambassadeur pakistanais, Asim Iftikhar Ahmad, a déploré un « moment sombre ». « Le monde regarde. Les pleurs des enfants devraient nous percer le cœur, l’angoisse des mères devrait secouer notre conscience », a-t-il ajouté. Son homologue algérien, Amar Bendjama, a déclaré en s’adressant aux Gazaouis : « Pardonnez-nous parce que ce Conseil n’a pas pu sauver vos enfants. Pardonnez-nous parce que le monde parle des droits mais nie les vôtres, à vous Palestiniens. »

De son côté, Emmanuel Macron s’est adressé aux Israéliens, sur la chaine de télévision Canal 12, l’une des plus extrémistes, et alignée sur la politique du gouvernement de Benyamin Netanyahou. Le chef de l’État a déclaré que la politique menée par Israël était en train de « détruire totalement son image et sa crédibilité » aux yeux de l’opinion publique mondiale, en raison notamment des victimes civiles à Gaza. Il a également critiqué le gouvernement israélien : « L’approche de votre gouvernement, de quelques ministres particulièrement, est de détruire la possibilité d’une solution à deux États. »

Enfin, il a défendu la reconnaissance de l’État de Palestine par la France, prévue lundi 22 septembre à l’ONU : « Reconnaître un État palestinien c’est simplement décider de dire la perspective légitime du peuple palestinien, et ce qu’il endure aujourd’hui n’a rien à voir avec le Hamas. » À propos de ce dernier, il a estimé que la reconnaissance était « la meilleure manière d’isoler le Hamas, qui lui ne veut pas de la solution à deux États mais veut vous détruire ».

Pendant ce temps, les massacres continuent dans la bande de Gaza, et notamment à Gaza City, cible d’une offensive aérienne et terrestre de l’armée israélienne depuis le 16 septembre. L’exode se poursuit vers le sud du territoire, via la route côtière. Jeudi, au moins 48 personnes ont été tuées dans les attaques, selon des sources médicales palestiniennes, dont 37 dans la seule ville de Gaza.

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