L’Assemblée générale de l’ONU soutient un futur État palestinien, sans le Hamas
Un vote symbolique pour la solution à deux États. La « déclaration de New York » préparée par la France et l’Arabie saoudite a été adoptée, vendredi 12 septembre, par 142 voix pour, 10 contre (dont Israël et les États-Unis) et 12 abstentions, est claire.
Le texte, déjà co-signé en juillet par 17 États dont plusieurs pays arabes, plaide pour la « fin de la guerre à Gaza » et un « règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien reposant sur une mise en œuvre véritable de la solution à deux États », tout en condamnant « les attaques perpétrées le 7 octobre par le Hamas contre des civils » et précisant que « le Hamas doit libérer tous les otages ».
Prélude, selon la présidence française, à la reconnaissance par l’Hexagone et d’autres pays de l’État de Palestine lors de la semaine de haut niveau de cette même Assemblée générale des Nations Unies qui s’ouvre le 22 septembre, le texte se veut aussi une réponse par anticipation aux critiques d’Israël qui assimile la démarche à un soutien au terrorisme.
« Dans le contexte de l’achèvement de la guerre à Gaza, le Hamas doit cesser d’exercer son autorité sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne, avec le soutien et la collaboration de la communauté internationale, conformément à l’objectif d’un État de Palestine souverain et indépendant », ont écrit, pour la première fois, ses auteurs.
« Un message qui a résonné de façon irrésistible »
L’ambassadeur palestinien Riyad Mansour a réagi en appelant Israël à « écouter la voix de la raison » et « le message qui a résonné de façon irrésistible dans cette Assemblée ». « Ensemble, c’est un chemin irréversible vers la paix que nous traçons », s’est lui félicité Emmanuel Macron sur X.
Si le texte « offre un bouclier contre les critiques d’Israël » à ceux qui s’apprêtent à reconnaître l’État palestinien, a estimé auprès de l’AFP Richard Gowan, de l’International Crisis Group, le message n’a convaincu ni Israël ni les États-Unis. « On ne se souviendra pas de cette déclaration partiale comme un pas vers la paix mais comme un nouveau geste creux qui affaiblit la crédibilité de l’Assemblée », a déclaré l’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon juste avant le vote. La veille, Benyamin Netanyahou réitérait sa position : « Il n’y a pas d’État palestinien, cet endroit nous appartient. »
Cette déclaration est un « cadeau pour le Hamas » et « un nouveau coup de pub » qui « sape les efforts sérieux pour mettre un terme au conflit », a renchéri la diplomate américaine Morgan Ortagus.
À la suite de Paris, plusieurs pays ont annoncé leur intention de le faire lors de l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre, un processus vu comme un moyen de pression supplémentaire sur Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza, déclenchée après les attaques d’octobre 2023.
La « déclaration de New York » défend, dans la perspective d’un cessez-le-feu dont Benyamin Netanyahou fait tout pour qu’il n’advienne jamais, le déploiement d’une « mission internationale temporaire de stabilisation » à Gaza, pour apporter des « garanties de sécurité à la Palestine et à Israël ».
Environ trois-quarts des 193 États membres de l’ONU reconnaissent l’État palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988. Mais avec le génocide orchestré à Gaza, l’extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d’annexer ce territoire occupé, certains craignent que la création d’un État palestinien ne soit physiquement impossible. Son allié américain a déjà annoncé que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ne serait pas autorisé à venir à New York.
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