«J'étais le plus performant et j'ai été viré», résume Paul, un brin dépité. Spécialiste des fusions et acquisitions d'entreprises, il était, depuis plus de huit ans, banquier senior - «managing director» dans la terminologie du secteur - à Paris dans une grande banque d'affaires anglo-saxonne. En octobre dernier, il est convoqué par son supérieur qui lui annonce que l'établissement va réduire la voilure de son activité à Paris, considérée comme n’étant plus stratégique. «La décision a été prise à New York. Ils ont regardé les organigrammes et supprimé deux postes de senior managers sur sept. J'étais l'un d'eux. Je ne m'y attendais pas du tout», précise le quadragénaire. Un mois plus tard, il avait quitté la banque. «J'ai pu facilement négocier mes indemnités de départ car en France, nous sommes protégés par le droit du travail, reconnaît-il. C'est beaucoup moins violent qu'à New York où les emails sont débranchés dans la demi-heure suivant l'annonce du licenciement, et à Londres au bout d'une journée.»
Les licenciements express sont légion en ce moment dans les banques d'affaires. Le secteur, très compétitif, est habitué à des «écrémages» annuels : chaque année, les moins performants sont poussés vers la sortie. Mais cette fois, il s’agit de véritables «charrettes», en particulier…