Désarmement du PKK : le président turc salue une "étape importante vers une Turquie sans terrorisme"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué une "étape importante vers une Turquie sans terrorisme", vendredi 11 juillet, après un premier désarmement de combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Le parti turc prokurde DEM a déclaré de son côté que la Turquie entrait dans une "nouvelle ère" Il a affirmé avoir demandé la libération de ses deux ex-coprésidents emprisonnés, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdagç.
"La décision du PKK de dire adieu aux armes assure que non seulement la question kurde, mais tous les problèmes de la Turquie, seront résolus par des moyens démocratiques", affirme le DEM (ex HDP), troisième parti d'opposition au Parlement turc, dans un communiqué. La formation précise avoir "déposé une requête auprès de la 22e Cour pénale d'Ankara pour la libération des anciens coprésidents (...) retenus illégalement en otage depuis des années dans le cadre du procès de Kobane".
Le toujours populaire leader kurde Selahattin Demirtas, emprisonné depuis 2016, a été condamné en mai 2024 à 42 ans de prison, notamment pour atteinte à l'unité de l'Etat, dans une affaire qui a valu à la Turquie d'être condamnée par la Cour européenne des droits de l'Homme. Sa coprésidente a été condamnée à 30 ans de prison.
Le PKK exige la libération de son chef historique
Ce désarmement symbolique est censé mettre fin à l'un des plus anciens conflits de la région, mais le PKK réclame la libération de son chef historique pour aller plus avant. Lors d'une cérémonie dans le nord de l'Irak, au cœur de la région autonome du Kurdistan, une trentaine de combattants en treillis, hommes et femmes, dont quatre commandants, ont jeté tour à tour fusils et cartouchières dans une grande vasque à laquelle ils ont mis le feu.
Deux hauts responsables du mouvement, une femme, Bese Hozat, puis un homme, Behzat Carçel, se sont relayés pour lire un communiqué saluant une "opération historique et démocratique", sous les vivats de quelque 300 personnes émues aux larmes, selon une journaliste de l'AFP. "Nous espérons que cette démarche apportera la paix et la liberté. Notre peuple a plus que jamais besoin d'une vie pacifique, libre, équitable et démocratique", ont-ils dit.
Mais dans un entretien sur place à l'AFP, Bese Hozat, coprésidente du Parti, a exigé la libération de son fondateur et chef historique Abdullah Ocalan, 76 ans, détenu en Turquie depuis 26 ans sur une île au large d'Istanbul. "C'est notre exigence première et une condition fondamentale" pour poursuivre le processus de paix, a-t-elle insisté, en réclamant par ailleurs des garanties de sécurité et des réformes pour que les combattants kurdes regagnent la Turquie et pour y rejoindre la vie politique.