Risque d’attentats en France : l’attaque à Moscou prouve la «résurgence» de la menace extérieure, selon Gérald Darmanin

À quatre mois des JO de Paris, la France est-elle prête sur le plan sécuritaire ? Si cette épée de Damoclès plane sur le gouvernement depuis plusieurs mois, l’attentat islamiste qui a fait au moins 139 morts dans une salle de concert de Moscou vendredi soir, rappelant ceux perpétrés en 2015 en France, a ravivé les inquiétudes. Raison pour laquelle le pays est repassé depuis dimanche soir en alerte maximale face à la menace d’attentats ; le groupe djihadiste qui a ordonné cette attaque étant, selon les autorités, à l'origine de «plusieurs tentatives» récentes sur le sol français.

Invité du «20 heures» de France 2 lundi soir, le ministre de l’Intérieur a rappelé que le risque «était très élevé» dans tout l’Occident. Au fil de son entretien, Gérald Darmanin a séparé la menace terroriste en deux. D’un côté, l’endogène, «la menace principale, “parmi nous”, des gens qui regardent des contenus djihadistes et qui passent à l’acte». De l’autre, l’exogène, «de l’extérieur, comme le Bataclan, comme cet attentat en Russie», qui est «en pleine résurgence». Et qui a d’ailleurs montré son «efficacité» à Moscou. «Cette commande de l’extérieur par l’intérieur, par des communautés particulières, il faut qu’on y fasse particulièrement attention», a tonné le ministre de l’Intérieur.

«Déclencher des attentats à distance»

«L'État islamique est capable désormais de pouvoir enclencher des attentats à distance. (...) Ce que l'on comprend de l'attentat en Russie, c'est que des gens à l'extérieur, dans d'autres pays, ont pu donner des ordres à des gens à l'intérieur d'un pays pour passer à l'acte», a également détaillé un Gérald Darmanin particulièrement inquiet. À l’approche des jeux Olympiques, la France reçoit chaque semaine beaucoup de renseignements et en transmet certains à ses voisins.

Dans ce contexte de fortes inquiétudes, les services attenants «déjouent beaucoup d’attentats, un tous les deux mois», a annoncé le ministre de l’Intérieur. Un peu plus tôt, le chef du gouvernement, Gabriel Attal, en déplacement à la Gare Saint-Lazare à Paris, a précisé que deux projets d’attaques avaient été «déjoués» en France depuis le début de l'année. 45 au total l’ont été depuis le début de la présidence Macron.