Aide humanitaire pour Gaza : "C'est juste pour le spectacle, on ne peut rien récupérer", l'accès très difficile aux denrées alimentaires larguées
Dans le camp d'Al-Mawasi, Hadeel lève les yeux vers le ciel à chaque vrombissement de moteur. Les images spectaculaires font le tour du monde depuis une semaine : celles des livraisons de denrées alimentaires par les airs. "On ne fait que les voir et les entendre", soupire Hadeel.
Les largages d'aide alimentaire ont repris samedi 26 juillet, au-dessus de la bande de Gaza. Des palettes d'une tonne, remplies de denrées alimentaires et de produits de première nécessité, sont larguées par les airs, mais beaucoup d'habitants n'en ont toujours pas vu la couleur. "On ne sait pas où ça tombe", regrette la mère de famille.
Il faut dire que son état ne lui permet pas de courir vers les cargaisons d'aide. Son mari a été grièvement blessé à la tête lors d'un bombardement et elle s'occupe seule de ses trois enfants. "Il faut un homme en bonne santé pour pouvoir courir et aller chercher l'aide !"
L'aide "n'arrive pas jusqu'aux plus vulnérables"
Plusieurs pays, dont la France, participent à ses opérations rendues possibles par des pauses tactiques d'Israël. Hadeel s'agace. Sur les réseaux sociaux, elle observe les publications des chefs d'États qui promettent toujours plus de largages. "C'est juste pour le spectacle, pour les réseaux sociaux, mais en réalité, on ne peut rien récupérer."
Si par les airs, l'accès aux denrées est difficile pour les Gazaouis, l'accès à cette aide internationale par les terres demeure aussi très compliqué. "Des dizaines de milliers de personnes affamées viennent chercher l'aide à l'arrière de nos camions, mais cela n'arrive pas jusqu'aux plus vulnérables qui ne peuvent pas venir jusqu'à nous", souligne Olga Chrevko, du bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies à Gaza. Elle espère un arrêt prolongé, voire total, des assauts israéliens afin de faire entrer l'aide de façon efficace.